ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Inchallah un fils

jeudi 21 mars 2024

19:30

Invité / Débat

En présence du producteur Raphaël Alexandre et de la scénariste Delphine Agut

Résumé : En Jordanie de nos jours, Nawal, la trentaine, soudainement veuve, se voit menacée par sa bellefamille et doit se battre pour conserver ne serait-ce que la garde de sa fille unique, dans cette région du monde où avoir un fils change tout. Nawal affiche une combativité quasi sans faille, face aux choses que la loi lui interdit en tant que femme, à l’hypocrisie d’hommes qui convoquent la religion lorsque celle-ci les arrange, et n’hésitent pas à saisir la justice pour parvenir à leurs fins. Une vision sans concession de la société patriarcale.

Pays : Jordanie

Année : 2024

Durée : 1h53

Version : VOST

Titre original : Inshallah walad

Date de sortie en France : 6 mars 2024

Réalisateur : Amjad Al Rasheed

Scénario : Delphine Agut, Rula Nasser

Image : Kanamé Onoyama

Musique : Andrew Lancaster et Jerry Lane

Avec : Mouna Hawa, Haitham Omari, Yumna Marwan ...

Prix / distinctions : Prix Fondation Gan à la diffusion et Rail d’or, Cannes 2023. Prix du meilleur premier film, Camerimage festival ( Pologne) . Prix de la meilleure actrice, Thessalonique, Rotterdam, Los Angeles 2023. Prix du public, Jakarta World Cinema Festival.


Fiche
bobine

Veuve contre tous. Ainsi pourrait se résumer Inchallah un fils d’ Amjad Al Rasheed, premier cinéaste jordanien sélectionné à Cannes et premier long métrage déjà empreint d’un réalisme déterminé très prometteur. Curieusement, c’est un homme qui s’affiche ici comme porte-drapeau d’une émancipation féminine qui n’existe pas encore dans son pays.
Nawal est une femme ordinaire dans un monde ordinaire. Mais son mari meurt brutalement pendant son sommeil, et elle n’a qu’une fille…Cela suffit pour que sa vie s’effondre comme un château de cartes, révélant dans les décombres tous les barbelés d’une société patriarcale sclérosée, où Dieu n’existe que pour les hommes et où les hommes ne prient Dieu que quand ça les arrange. Celle qui croyait naïvement à l’intégrité naturelle des êtres humains n’a pas le temps de pleurer sur son chagrin, elle va devoir faire face aux vautours qui rôdent jusque dans sa propre famille et qui s’appuient sur une législation hélas encore en vigueur pour la défaire de tous ses droits.
Amjad Al Rasheed concentre habilement sa narration sur trois sites qu’il peint comme des prisons : la maison de Nawal, la riche demeure où elle est employée comme aide-soignante et le bourdonnement de la rue. C’est dans ces lieux qu’elle va courber l’échine , mais aussi se construire peu à peu et passer de la peur panique devant une souris à une détermination farouche pour sauver sa vie et la garde de sa fille, jusqu’au mensonge salvateur…
L’actrice palestinienne Mouna Hawa incarne à merveille cette femme des temps modernes en avance sur son temps, exprimant toutes les nuances d’une personnalité complexe que seul le poids d’une adversité injuste conduira à une résistance sans limites.
Si le sujet trouve un regain d’intérêt dans nos contrées occidentales, il reste toujours plus facile pour une femme de naître et vivre à Paris qu’à Amman.
#Me Too n’a pas encore de succursale en Jordanie, Inchallah un fils pourrait en être l’antichambre…
Un très beau premier film à mettre entre les mains des hommes.

 

Sources : Dossier de presse, Courrier International 24/04/2023, Avoir Alire 12/02/2024

Regarder la
bande-annonce

Soirée spéciale
Invité – Débat

En présence du producteur Raphaël Alexandre et de  la scénariste Delphine Agut

Delphine Agut, scénariste 

Delphine Agut étudie la philosophie et le cinéma à la Sorbonne. Elle commence à écriredes courts métrages, tout en travaillant comme programmatrice pour des festivals de cinéma internationaux.
Elle co-écrit La Vie au ranch de Sophie Letourneur, présenté à Cannes en 2011, puis Après la guerre d’Annarita Zambrano. Le scénario est récompensé par le prix du jury aux Prix du scénario en 2016, et sélectionné à Cannes l’année suivante. Elle travaille également comme scénariste pour la télévision (saisons 4 et 5 de SKAM France diffusées en 2020, Le Signal, série créée par François Uzan), tout en continuant à écrire des longs métrages, dont Inchallah Un fils d’Amjad Al Rasheed présenté à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2023, et L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine actuellement en post-production.

 

 

 

 

Raphaël Alexandre, Producteur

Georges Films est une société de production basée à Paris, créée en 2015 par Nicolas Leprêtre et Raphaël Alexandre. Elle a vocation à produire et co-produire, en France et à l’International, des fictions pour le cinéma et les plateformes, avec le désir de découvrir et d’accompagner des réalisateurs émergents ou confirmés venant du monde entier.
Georges Films a produit en 2021 Le Traducteur des réalisateurs franco-syriens Rana Kazkaz et Anas Khalaf, sélectionné dans plus de 30 festivals internationaux. Plus récemment Georges Films a coproduit Inchallah un Fils du réalisateur jordanien, Amjad Al Rasheed, qui a fait sa première au Festival de Cannes 2023 à La Semaine de la Critique où il a remporté le Prix Fondation GAN.