Chroniques de Téhéran

jeudi 6 juin 2024

19:30

En présence de Assal Bagheri, spécialiste du cinéma iranien.

Résumé : La dictature iranienne au quotidien à travers neuf saynètes passionnantes filmées en plan fixe. Neuf plans qui se suivent comme autant de courtes nouvelles, montrant le quotidien de citoyens aux prises avec le système des mollahs, face à des interlocuteurs (invisibles) qui font appliquer la loi. Le film nous dépeint l’absurdité totale d’un système fait de bêtise, de méchanceté et de cruauté.

Pays : Iran

Année : 2024

Durée : 1h17

Version : VOST

Titre original : Ayeh haye zamini

Date de sortie en France : 13 mars 2024

Réalisateur : Ali Asgari et Alireza Khatami

Scénario : Ali Asgari et Alireza Khatami

Image : Adib Sobhani

Avec : Bahman Ark, Arghavan Shabani, Servin Zabetiyan ...

Prix / distinctions : Grand prix et prix de la critique internationale, Luxembourg Film Festival 2024


Fiche
bobine

Chroniques de Téhéran est un film à sketches qui montre avec acuité la violence et l’absurdité des rapports de pouvoir en Iran, et neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran. Un homme déclare la naissance de son fils…, une mère habille sa fille pour la rentrée…, une élève est convoquée par la directrice…, une jeune femme conteste une contravention…, une jeune fille se présente à un entretien d’embauche…, un jeune homme vient retirer son permis de conduire…, un homme au chômage répond à une annonce…, un réalisateur demande une autorisation de tournage…, une femme cherche à retrouver son chien…
La caméra se veut subjective dans l’idée d’un face à face permanent entre ces neuf femmes et hommes dont nous allons entendre et voir les mésaventures. Neuf, pour autant de sketches venant traduire la violence des rapports dans la société iranienne d’aujourd’hui, où en bloquant de manière absurde les démarches les plus simples, l’administration cherche à contrôler les âmes et les consciences.
Pas un mouvement superflu, pas un effet pour détourner l’attention, que du simple, du concret, du frontal ; on ne s’identifie pas vraiment aux figurants mais à ces situations banales, soigneusement mises en scène. Le film a été tourné en une semaine, se substituant à des projets plus ambitieux. Le format d’une guirlande de courts métrages semble mieux contourner la censure iranienne que les longs métrages.
« Il y a, dit Alireza Khatami, une technique typique de la poésie farsi qui s’appelle le débat. Où deux personnes discutent d’un sujet précis. Une personne s’exprime dans un vers, puis une autre dans le suivant. C’est donc une forme de dialogue. Chaque fois, il s’agit d’un sujet politique ou social. Dans la plupart de ces poèmes, il y a, ce qu’on ignore souvent, beaucoup d’humour. »

 

Sources : Dossier de presse, Première et Utopia Toulouse, mars 2024

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Soirée spéciale
Invité – Débat

Assal Bagheri, Enseignante-chercheuse (Cergy Paris Université), sémiologue et spécialiste du cinéma iranien

Docteure en Sémiologie et linguistique, elle est spécialiste du cinéma iranien, elle est auteure de la thèse Les relations homme/femme dans le cinéma iranien postrévolutionnaire, stratégies des réalisateurs ; analyse sémiologique.

Chercheuse au sein du laboratoire de recherche AGORA de Cergy Paris Université, ainsi que membre du bureau de la revue de CNRS « Hérmès », elle a écrit plusieurs articles publiés en français, anglais ou persan.

Pendant son temps libre, elle traduit et sous-titres des films iraniens et aide à la programmation de différents festivals du cinéma iranien.