Elles sont trois, trois sœurs de 16, 12 et 7 ans livrées à elles-mêmes mais qui se débrouillent tant bien que mal sans mère ni père. Dans ce quartier populaire suédois, elles tentent de mener une vie insouciante ; Laura, l’aînée, s’applique à maintenir un certain équilibre familial malgré le chaos relatif. Or quand les services sociaux s’en mêlent, les choses se compliquent.
Issue du documentaire, Mika Gustafson réalise ici son premier long métrage de fiction. Elle inscrit ce dernier dans la tradition des films d’enfance (dits « kids pictures ») qui mettent en scène des fratries contraintes de s’éduquer seules. Elle s’attache à ces trois jeunes filles soucieuses de vivre pleinement leur existence.
Malgré la précarité, Laura, Steffi et Mira repoussent l’inéluctable intervention d’un système dont elles savent qu’il leur imposera des changements, la fin du paradis peut-être ?
Paradise Is Burning suit leur désœuvrement, leurs vols, squats et petits délits mais aussi les inéluctables rituels de passage de l’adolescence à l’âge adulte, les scènes de complicité et de réconciliation. Loin du drame sordide, redouté au vu d’un sujetaussi grave, le film se présente comme une œuvre assez solaire, soulignée par une bande-son et un montage énergiques. Mika Gustafson nous embarque dans un tourbillon familial qui célèbre la sororité et la fougue de ces trois héroïnes.
Ce beau lien sororal est magnifié par l’interprétation des jeunes actrices formidables d’énergie et de naturel. A la sortie de Paradise Is Burning, la réalisatrice déclarait d’ailleurs : « Je me suis toujours employée à représenter des personnages féminins qui n’ont pas peur de déranger et qui sont en quête permanente de liberté. J’avais pour ambition de faire un film à la fois punk et poétique. »

Sources : Dossier de presse – www.lebleudumiroir.fr – www.avoir-alire.com 30 août 2024 – Télérama 27 août 2024.