Lettres de la guerre

jeudi 6 avril 2017

19:00 et 21:00

Résumé : Un jeune médecin portugais, soldat pendant la guerre coloniale en Angola entre 1971 et 1973, envoie à sa femme des lettres d’amour poétiques, sensuelles et passionnées. Ce jeune homme, en train de devenir écrivain, c’est António Lobo Antunes dont 280 lettres ont été publiées en 2005. Elles sont l’inspiration du film qui en propose une lecture intime et leur donne vie.

Pays : Portugal

Année : 2016

Durée : 1h45

Version : VOST

Titre original : Cartas da Guerra

Date de sortie en France : 19 avril 2017

Réalisateur : Ivo Ferreira

Scénario : Ivo Ferreira, d'après António Lobo Antunes

Avec : Miguel Nunes, Ricardo Pereira, Margarida Vila-Nova


Fiche
bobine

Un reportage de guerre, un journal intime, une déclaration d’amour, une voix off omniprésente et des images en noir et blanc. Voilà les ingrédients de Lettres de la guerre qui s’inspire des missives envoyées par António Lobo Antunes à son épouse alors qu’il était médecin durant la guerre en Angola au début des années 70.

Ivo Ferreira raconte l’expérience de soldat de celui qui était, à cette époque, également apprenti écrivain.

Ce film épistolaire n’a pas d’intrigue à proprement parler même si nous suivons la chronologie du séjour angolais de l’écrivain portugais.
Au début, on peut même être un peu décontenancé que la lecture, commencée par la voix du mari puis reprise par celle de la femme jusqu’à la fin du film, se poursuive après les premières minutes, sans céder la place à des dialogues. Mais les images qui défilent et nous montrent des fragments de la vie des soldats, sont tellement magnifiques, les sons et musiques sont si bien intégrés au récit que l’harmonie créée entre les images et la voix ne tarde pas à happer le spectateur.

Le film s’articule alors entre cette passion inextinguible qui est à la fois désir dévorant, solitude, espoir, attente insoutenable et une vraie réflexion sur l’inanité et l’horreur de la guerre.

Lettres de la guerre est un long métrage envoûtant qui nous laisse halluciné comme si nous étions rentrés, sans nous en rendre compte, dans deux univers : l’un guerrier et vénéneux qui nous attire et nous enveloppe en exaltant la beauté de la nature et en sublimant le corps des hommes, l’autre doux et enchanteur qui nous permet d’investir la tête et le cœur d’un homme qui écrit à sa bien-aimée tout en étant confronté à des atrocités.

Ivo Ferreira, ancien directeur de la photo, réussit avec panache son pari : donner du lyrisme à un genre pourtant réputé difficile au cinéma : la lecture de lettres. Acceptez le tempo particulier du récit et laissez vous porter par ce poème visuel obsédant qui entrera en vous lentement comme si le rêve et la réalité ne faisaient plus qu’un.

Sources :

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