Crossing Istanbul

jeudi 24 octobre 2024

14:30 et 16:30 et 18:30 et 20:30

En avant-première

Résumé : Lia, professeure à la retraite, s’est promis de retrouver Tekla, sa nièce disparue depuis trop longtemps. Cette quête la mène à Istanbul, ville de tous les possibles. Elle y rencontre Evrim, une avocate qui milite pour les droits des personnes trans, et Tekla lui semble alors de plus en plus proche.

Pays : Turquie/Suède

Année : 2024

Durée : 1h45

Version : VOST

Date de sortie en France : 30 octobre 2024

Réalisateur : Levan Akin

Scénario : Levan Akin

Image : Lisabi Fridell

Avec : Mzia Arabuli, Lucas Kankava, Deniz Dumanli ...

Prix / distinctions : Prix Teddy Award, Berlin 2024


Fiche
bobine

« Istanbul est un lieu où l’on va pour disparaître ». Cette phrase que prononce Lia, l’héroïne de Crossing Istanbul, le réalisateur Levan Akin l’a souvent entendue.

Lors de ses nombreux voyages en Géorgie, pays d’origine de sa famille, le cinéaste suédois révélé en 2019 par Et puis nous danserons a rencontré des femmes trans qui lui ont confié qu’elles allaient à Istanbul pour fuir l’ostracisme et « disparaître dans la ville ». Et c’est un peu leur histoire que le réalisateur met en scène dans un récit lumineux de complicité intergénérationnelle qui dépeint la transidentité avec une tendresse inouïe.

Lia, professeure à la retraite, s’est promis de retrouver Tekla, sa nièce disparue. Elle s’allie à un jeune de son quartier, Achi, se languissant  de n’importe quel changement qui pourrait survenir dans sa morne vie. De leur petit village de Géorgie, le duo rejoint Istanbul, ville de tous les possibles. Leur rencontre avec Evrim, une avocate qui milite pour les droits des personnes trans, leur donne espoir de retrouver Tekla.

Le voyage fait naître une amitié surprenante entre les deux personnages que tout oppose : Lia à la sévérité crispée et Achi, ce grand dadais extraverti. L’efficacité comique de ce duo mal assorti est réjouissante d’autant que les performances magistrales des acteurs Mzia Arabuli et Lucas Kankava leur confèrent une authenticité désarmante.

Le regard humaniste de Levan Akin donne à voir une mosaïque de personnages qui, malgré les blessures que leur infligent leurs sociétés machistes, composent une rarissime représentation positive de la transidentité.

L’élégance de l’écriture d’Akin n’a d’égal que la beauté de ses images d’Istanbul, où la métropole turque baigne dans une douce lumière orangée et devient presque un personnage à part entière. On découvre la ville refuge à travers les yeux de Lia, perdue dans le chaos urbain, sans jamais qu’elle ne soit représentée comme une carte postale.

A l’heure où une loi homophobe visant à restreindre la présence et la représentation des personnes LGBT+ dans l’espace public vient d’être promulguée en Géorgie, ce film à l’humanité débordante est un plaidoyer plus que nécessaire.

 

Sources : Dossier de presse – ledevoir.com-  Les Cahiers du Cinéma, octobre 2024

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