Anora

jeudi 31 octobre 2024

16:30 et 19:30

Résumé : Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu'elle rencontre le fils d'un oligarque russe qui décide de l'épouser. Lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé… Les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage. Le film séduit par son absence de concessions.

Pays : USA

Année : 2024

Durée : 2h18

Version : VOST

Date de sortie en France : 30 octobre 2024

Réalisateur : Sean Baker

Scénario : Sean Baker

Image : Drew Daniels

Avec : Mikey Madison, Mark Eydelshteyn, Yura Borisov, Karren Karagulian ...

Prix / distinctions : Palme d'or, Cannes 2024.


Fiche
bobine

Les tragi-comédies, douces-amères, semblent être en vogue ces dernières années à Cannes (The Square en 2017 et Sans Filtre en 2022) mais Anora se démarque dans le fait qu’on suit l’évolution d’un seul personnage dans un monde illogique.
Anora est ainsi une fiction qui ne cesse de surprendre, en grande partie, grâce à la complexité du personnage éponyme qui laisse exploser sa fragilité après avoir montré une force, un courage et une morgue exceptionnels pendant plus de deux heures.
Très loin de son portrait misogyne d’une ancienne star du X dans Red Rocket, Sean Baker réussit un nouveau film, sensible et profond, qui se joue du spectateur, en l’embarquant dans une fuite, à travers la nuit, qui débouche sur une lumière crue et aveuglante. L’histoire superpose les couches narratives avec des éléments de road-trip, de recherche désespérée dans l’obscurité pour se muer, in fine, en tragédie désarmante. Le film oscille constamment entre le comique et le tragique, porté par une mise en scène toujours rythmée et effrénée.
Les dernières images bouleversantes sont autant de chocs qui ne sont pas près de se dissiper, dévoilant une tendresse et une beauté inoubliables. Au-delà des qualités d’écriture évoquant les dynamiques de pouvoir, les rêves de richesse et les différences de classes sociales, il faut souligner la qualité d’interprétation de Mikey Madison, qui développe une palette d’émotions et de jeux impressionnante. Elle est tour à tour objet
de désir, femme aimante, indépendante mais aussi dévouée à son amour, rebelle, vénéneuse et enfin fragile aux pieds d’argile.
Sensuel, osé, amusant, touchant, Anora, sous ses faux airs de comédie, s’avère une œuvre profonde, qui n’oublie pas d’esquisser en creux le portrait des laissés-pour-compte du pays de l’Oncle Sam.

 

Sources : abusdecine.com – lebleudumiroir.com – Télérama, 4 septembre 2024

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