Léo, jeune ingénieur brillant et fêtard qui vit à Berlin, doit rentrer dans son village du Doubs pour vendre les terres agricoles de son père à une entreprise de forage de métaux rares. Il retrouve les membres de sa famille mais, très vite, il apprend également quelque chose de troublant sur la société minière qui le force à rester. Il se lance alors dans une enquête hallucinée…
Remarqué aux festivals de Locarno et d’Angoulême, le premier film de Lucie Prost mêle thriller écologique et chronique familiale.
L’enquête sur la pollution, habilement menée pour créer de la tension et pour densifier le propos, débouche sur une pointe de fantastique lors des balades nocturnes de Léo mais ce qui intéresse surtout la réalisatrice, ce sont les doutes de son personnage principal. A Berlin, Léo s’est construit une nouvelle identité en s’étourdissant de fêtes aux conséquences toujours plus sombres, mais quand il revient au village où il est né, les fantômes du passé qui ne l’ont jamais quitté resurgissent. Comment va-t-il se reconstruire ? Comment va-t-il accepter sa fragilité ?
Avec en toile de fond le lien privilégié que les agriculteurs entretiennent avec la terre, Fario questionne indubitablement notre rapport au vivant : « Je voulais défendre l’idée que les êtres humains ne possèdent pas le vivant mais sont le vivant » déclare la réalisatrice. Mais le film interroge surtout la place de la jeunesse dans la société avec les utopies d’une génération qui n’a plus l’intention de s’installer ou pire encore de se plier aux règles. Des sujets tels que l’impuissance, l’homosexualité ou le fait de ne pas vouloir d’enfants sont abordés frontalement.
Lucie Prost nous montre le désir de liberté de ces jeunes adultes, leur désespoir mais aussi leur vitalité, cette rage joyeuse et désespérée qui est symbolisée à la fin du film par la musique du groupe Structure.
Un premier film élégant et délicat, tourné en argentique avec des effets spéciaux artisanaux, qui trouve en Finnegan Oldfield et Megan Northam deux acteurs pleins d’énergie.

Sources : Cineuropa.org, Highonfilms.com, Clap.ch, dossier de presse.

Lucie Prost (Réalisatrice) 

Née à Besançon, Lucie Prost a grandi dans le Jura et vit désormais à Paris. Elle a étudié le théâtre puis les sciences sociales à l’EHESS (Paris). Travaillant alors dans le milieu socioculturel, elle écrit et coréalise avec Julien Marsa son premier court métrage en 2016, Les Rosiers grimpants, produit par Folle Allure et diffusé sur Arte, avec Florence Janas, Vincent Dedienne, Côme Thieulin et Juliette Chaigneau.
Après un passage au CEEA en 2016 (le grand atelier série), elle travaille depuis comme scénariste pour la télévision sur différents projets dont une mini-série pour France 3 coproduite par Quad TV et TS Productions dont l’action se passe dans le Haut-Jura.
En 2021, elle réalise un second court métrage, Va dans les bois, tourné dans les montagnes du Haut-Jura.
En 2023, elle tourne son premier long métrage Fario, avec Finnegan Oldfield, Megan Northam et Florence Loiret Caille.

Lucie Fichot (Productrice)

Après des études de philosophie à La Sorbonne, Lucie Fichot découvre les métiers du cinéma sur la captation d’un opéra de Janacek mis en scène par Patrice Chéreau et dirigé par Pierre Boulez.
Elle fait ses armes en production aux films Pelléas et crée Folle allure à Paris en novembre 2012.
Rapidement elle installe la société en Saône-et-Loire, à Aluze, et travaille depuis quelques années dans ses bureaux de Chalon-sur-Saône. Elle a produit une vingtaine de courts métrages diffusés à la télévision et dans les festivals internationaux, dont Les rosiers grimpants et Va dans les bois de Lucie Prost.
Fario est son premier long métrage en tant que productrice.