Kafka, le dernier été

lundi 9 décembre 2024

17:00 et 19:00 et 21:00

Résumé : Franz Kafka n’a plus qu’une année à vivre. C’est alors que, sur une plage de la Baltique l'été 1923, il rencontre par hasard Dora Diamant, originaire de Pologne. Dora travaille à Berlin au Foyer du peuple juif et Kafka l'admire pour s'être coupée de sa famille, alors que lui dépend toujours de son père pour son soutien financier. Il la suit alors à Berlin, la ville de ses rêves…

Pays : Allemagne

Année : 2024

Durée : 1h39

Version : VOST

Titre original : The Glory of Life

Date de sortie en France : 20 novembre 2024

Réalisateur : Georg Maas et Judith Kaufmann

Scénario : Georg Maas, Michael Gutmann

Image : Judith Kaufmann

Musique : Paul Eisenach, Jonas Hofer

Avec : Sabin Tambrea, Henriette Confurius, Daniela Golpashin ...


Fiche
bobine

Si Kafka était souvent perçu comme un être timide et tourmenté, il était aussi capable d’humour et d’ouverture vers les autres. S’appuyant sur le livre de Michael Kumpfmüller, La splendeur de la vie, les réalisateurs allemands Judith Kaufmann et Georg Maas explorent cette facette inattendue de l’écrivain à travers sa rencontre avec Dora Diamant, une jeune femme vive et déterminée de vingt ans sa cadette. Ils se consacrent au dernier amour d’un homme jusque là empêtré dans la difficulté des relations humaines et à la vie amoureuse chaotique en éclairant sa personnalité d’un jour à la fois solaire et sensuel.
Une histoire au goût de tragédie puisque l’écrivain, qui souffre de la tuberculose, se sait condamné à court terme et comprend vite que sa maladie, son caractère taciturne et son manque d’argent (ses écrits ne sont, à cette époque, pas reconnus) ne plaident pas en sa faveur auprès de sa nouvelle bien-aimée.
Classique dans sa forme, fidèle à l’atmosphère sombre de l’époque, sous la République de Weimar, le film se concentre sur les ultimes mois d’une relation amoureuse jouée par deux comédiens lumineux. La majeure partie du récit est construite sur une opposition entre une volonté de liberté créatrice, amoureuse et une figure paternelle dont on n’entendra que la voix brouillée par le téléphone de l’époque, représentant à la fois le nécessaire argent et l’autorité.
Recréer une atmosphère, traduire une intériorité, surtout celle d’un écrivain, est difficile au cinéma sans que cela soit artificiel. Le film donne à voir de manière presque intime mais sans excès ni pesanteur les derniers souffles de Kafka, son mal-être, sa gentillesse, sa pudeur, l’authenticité de son amitié avec Max Brod. Sans oublier l’étouffement de la relation à son père et le merveilleux de cet amour avec Dora qui lui redonne l’élan vital avant de succomber à la maladie. Ce pourrait être un autre que le grand écrivain de La Colonie pénitentiaire, ce pourrait être juste quelqu’un qui a du mal à exister, quelqu’un qui, à cette période de sa vie, rencontre l’amour et ses métamorphoses.
Le film a cette qualité de ne pas insister et de nous permettre l’identification absolue.

 

Sources : avoir-lire.com, abusdecine.com, les inrocks.fr