Noël à Miller’s Point
jeudi 19 décembre 2024
16:00 et 18:30 et 21:00
Résumé : Les quatre générations d’une famille italo-américaine fêtent sous le même toit leur dernier réveillon de Noël que l’affaiblissement de la vieille mère rend inévitable. Alors que la nuit avance et que des tensions éclatent, les ados rebelles se font la malle dans le dos des parents légèrement ivres, pour vivre leur propre réveillon au fast-food du coin… Le film nous transporte dans ce pays cher au cœur du cinéaste : celui de la banlieue des classes moyennes, celui de la nuit qui nous réinvente, celui de l’enfance qu’il est toujours trop tôt de quitter.
Pays : USA
Année : 2024
Durée : 1h46
Version : VOST
Titre original : Christmas Eve in Miller's Point
Date de sortie en France : 11 décembre 2024
Réalisateur : Tyler Taormina
Scénario : Eric Berger, Tyler Taormina
Avec : Matilda Fleming, Michael Cera, Francesca Scorsese ...
Fiche
bobine
Une boule de Noël irisée, à la fois réconfortante et crépusculaire, un réveillon qui réunit les membres d’une famille italo-américaine au début des années 2000, des tensions qui éclatent, une adolescente qui s’éclipse avec son amie pour conquérir un peu de liberté…..
Tyler Taormina, une des figures de proue du cinéma indépendant américain, nous transporte dans un pays cher au cœur du cinéaste : celui de la banlieue des classes moyennes, celui de la nuit qui nous réinvente, celui de l’enfance qu’il est toujours trop tôt de quitter. Il nous invite à un cérémonial kitsch jouissif, qui se laisse doucement gagner par une mélancolie bleutée.
Transformant une intrigue tenant sur un timbre-poste en élégie du temps qui passe, le jeune réalisateur américain se confirme en exquis peintre d’atmosphère. Il pousse la logique du film choral (Gens de Dublin, Un Conte de Noël, etc.), jusqu’à atomiser le réveillon de Noël de cette grande famille en une myriade de petites vignettes. Après quelques minutes, on comprend que cet éclatement sert de principe structurant au film : aucun récit ne viendra s’installer dans la durée, aucun des nombreux personnages n’occupera le devant de la scène.
D’une durée variable, ces micro-séquences souvent comiques peuvent tout aussi bien naître d’une sensation fugace que d’un dialogue saugrenu.
En préférant la succession de petits faits relativement indépendants à une narration linéaire, le réalisateur épouse la logique du souvenir en explorant avec une créativité formelle frappante les fossés intergénérationnels.
Noël à Miller’s Point prend, certes, le risque de s’épuiser dans un tel éparpillement, mais dans sa deuxième partie, il se transforme pour laisser partiellement la place à un teen-movie, avec notamment la plus belle séquence du film.
Rythmé par des standards des années 1950 et 1960, cet ensemble composite multiplie les contrepoints : à des scènes ironiques (comme celles qui raillent des traditions désuètes) se succèdent des plans plus empathiques, où s’expriment furtivement les sentiments des personnages (la peur d’un enfant qui s’introduit dans une cave, l’ennui teinté de mélancolie d’une vieille dame qui observe ses proches …).
Cette attention accordée à la singularité de quelques gestes et détails permet de nouer une proximité affective et mémorielle très forte vis-à-vis des personnages et fait de Noël à Millers’point une pépite formidablement attachante, voilée d’une douce nostalgie.
Sources : Critikat.com, Lemonde.fr, Libe.fr, Troiscouleurs.fr