Everybody loves Touda

lundi 6 janvier 2025

17:00 et 19:00 et 21:00

Résumé : Touda rêve de devenir une Cheikha, une artiste traditionnelle marocaine, qui chante sans pudeur ni censure des textes de résistance, d’amour et d'émancipation, transmis depuis des générations. Se produisant tous les soirs dans les bars de sa petite ville de province sous le regard des hommes, Touda nourrit l’espoir d'un avenir meilleur pour elle et son fils. Maltraitée et humiliée, elle décide de tout quitter pour les lumières de Casablanca...

Pays : Maroc

Année : 2025

Durée : 1h42

Version : VOST

Date de sortie en France : 18 décembre 2024

Réalisateur : Nabil Ayouch

Scénario : Nabil Ayouch, Maryam Touzani

Image : Virginie Surdej

Musique : Kristian Eidnes Andersen et Flemming Nordkrog

Avec : Nisrin Erradi, Joud Chamilhy, Jalila Talemsi, El Moustafa Boutankite ...

Prix / distinctions : Grand prix et prix d’interprétation féminine, Festival2Valenciennes 2024.


Fiche
bobine

L’Aïta, forme de poésie chantée, est née il y a des siècles au Maroc. Portés par les hommes, ces récits épiques traversaient le pays d’une vallée à l’autre.
Touda, fille de paysan, vit dans une petite ville de province, dans l’Atlas marocain, avec son petit garçon sourd et muet qu’elle élève seule. Elle est habitée par l’Aïta et son plus grand rêve est de devenir une Cheikhate reconnue, interprétant des mélopées nées de textes subversifs, parlant de résistance, d’amour et d’émancipation.
Touda chante et danse dans les bars, les fêtes de village, les mariages. Elle chante en plein air, que la fête soit belle ou qu’elle finisse mal. C’est ainsi que commence le film avec une scène traumatisante, qui restera prégnante, tout au long, comme une menace constante. Femme forte, elle tait le drame dont elle a été victime, se relève et reprend le travail.
Lassée de chanter pour des ivrognes libidineux, elle décide de quitter sa ville, laissant son fils dans sa ferme natale, et de tenter sa chance à Casablanca.
Tout en panoramiques exaltés , en plans serrés qui retiennent la sueur, les larmes et la grâce chaloupée des danses, le film s’enivre de la performance admirable de l’actrice principale,
Nisrin Ennadi, qui semble habitée par son personnage.
A travers le parcours de Touda, le cinéaste analyse le rôle du chant traditionnel comme moyen d’émancipation féminine. Mais cette pratique est rejetée par les islamistes qui voient en elle un blasphème et une menace pour l’ordre patriarcal. L’arrivée de Touda à Casablanca permet à Nabil Ayouch d’affiner sa critique du Maroc contemporain en montrant que la même domination règne dans les métropoles, bien que de manière « plus sophistiquée ».
« Je crois beaucoup au pouvoir de transformation du monde par les arts et la culture. Je ne crois qu’à ça. » déclare le réalisateur.

 

Sources : UtopiaLes Cahiers du cinéma – dossier de presse décembre 2024

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