Leni Riefenstahl, la lumière et les ombres
lundi 20 janvier 2025
16:00 et 18:30 et 21:00
Résumé : Elle a été actrice, monteuse, réalisatrice. Elle a créé des images iconiques. Elle a été proche du régime nazi. Qui était-elle ? Une opportuniste ? Une manipulatrice ? Une visionnaire ? Ses archives personnelles, accessibles pour la première fois, la révèlent enfin, dans toute sa complexité, son ambiguïté.
Pays : Allemagne
Année : 2024
Durée : 1h55
Version : VOST
Titre original : Riefenstahl
Date de sortie en France : 27 novembre 2024
Réalisateur : Andres Veiel
Scénario : Andres Veiel
Image : Toby Cornish
Musique : Freya Arde
Fiche
bobine
Metteuse en scène surdouée des années 1930, elle a été la réalisatrice officielle de Hitler et du régime nazi, filmant les parades de Nuremberg dans Le Triomphe de la volonté (1934), puis les Jeux Olympiques de 1936 à Berlin dans Les Dieux du stade.
Le documentariste Andres Veiel et la productrice Sandra Maischberger ont eu accès aux 700 caisses de ses archives personnelles et se sont immergés pendant deux années au sein de milliers de lettres, de documents, d’articles de presse, de photos, de films, d’émissions de radio ou de télévision, matière inédite accumulée par Riefenstahl elle-même, informant tout de sa vie et de son œuvre. L’enquête portrait proposée par le film est assez incroyable. Solide, sans complaisance, étayée, elle démontre l’attachement viscéral de la cinéaste au nazisme comme idéologie intimement mêlée à l’esthétique.
Leni Riefenstahl meurt en 2003 à l’âge de 101 ans. Toute sa vie, entre controverses et polémiques, elle aura défendu férocement son « honneur » en tentant de s’éloigner des idées nazies pour se rattacher au seul culte de la beauté. Elle a toujours entretenu sa légende laborieusement construite d’ »apolitique ». La vérité est tout autre : depuis 1931, elle a vibré d’enthousiasme en tant que nationale-socialiste après avoir lu Mein Kampf, et elle a rencontré Hitler dès 1932.
Riefenstahl suscite autant la fascination que l’effroi, tant la réalisatrice excellait dans l’esthétisation et la glorification du régime. Son art a bel et bien servi et structuré une vision politique totalitaire dont l’idéalisation des corps « sains » n’y est que le revers de l’extermination des corps « dégénérés ».
Pour Andres Veiel « la force intacte et effrayante de ses films est retrouvée dans les représentations des régimes dictatoriaux actuels. C’est le récit universel de la supériorité et de l’invincibilité. Au cœur de ces images, bat le ressentiment : le mépris de l’autre, du soi-disant faible ou malade. »
Sources : Dossier de presse/www.senscritique.com/ Première novembre 2024 / https://www.lhistoire.fr /www.liberation.fr/ /https://histoire-image.org