Manchester by the sea
jeudi 9 mars 2017
19:30
Résumé : Les Chandler sont une famille de classe ouvrière, du Massachusetts. Après le décès soudain de son frère Joe (Kyle Chandler), Lee (Casey Affleck) est désigné comme le tuteur de son neveu Patrick (Lucas Hedges). Il se retrouve confronté à un passé tragique qui l’a séparé de sa femme Randi (Michelle Williams) et de la communauté où il est né et a grandi.
Pays : Etats-Unis
Année : 2016
Durée : 2h18
Version : VOST
Date de sortie en France : 14 décembre 2016
Réalisateur : Kenneth Lonergan
Scénario : Kenneth Lonergan
Avec : Casey Affleck, Michelle Williams, Kyle Chandler...
Fiche
bobine
Autant vous le dire tout de suite, on prend une grande claque en voyant le troisième long métrage de Kenneth Lonergan.
Pourtant, le thème semble banal. En effet, Manchester by the Sea nous raconte l’histoire des Chandler, une famille de la classe ouvrière du Massachusetts. Après le décès de son frère, Lee (Casey Affleck) est désigné comme tuteur de son neveu. Il revient dans sa ville d’origine et se retrouve alors confronté à un passé tragique.
Tous les ingrédients sont réunis pour réaliser un mélo larmoyant mais Lonergan évite tous les écueils et signe un film déchirant sur l’irréparable.
D’abord parce que c’est formidablement scénarisé avec des flashbacks qui sont autant de révélations successives entretenant un suspens qui devient tout doucement bouleversant. La mise en scène est simple et épurée. La photo est lumineuse et Lonergan enrichit son film en portant un soin extrême aux moments gênants, aux instants d’embarras, aux plus infimes détails. Tous ces éléments permettent de parasiter le mélo et donnent au film un caractère tout à la fois très fort et ….presque léger
Ensuite, parce qu’il n’y a aucune morale. Le réalisateur ne nous assène pas de leçon. Il refuse des réponses trop facilement identifiables propres au cinéma américain qui veut que rien ne soit irrésolu.
Enfin, parce que le casting est parfait. Tous les acteurs sont magnifiques. Casey Affleck, avec son côté un peu bouffi, le regard embué dans les vapeurs de l’alcool, est littéralement habité par le rôle. Il apporte au film la dignité nécessaire et il nous montre ce qu’il y a de meilleur dans la nature humaine.
Cette chronique n’est vraiment pas un mélo. Lonergan fait juste le portrait d’êtres fracassés et plus particulièrement d’un homme qui cherche à se relever au jour le jour, à simplement Rester vertical. Il entraîne son personnage vers quelque chose de plus grand qui n’a rien à voir avec la rédemption. Et nous le suivons en nous disant que cela pourrait aussi nous arriver. Le film dure 2h20, il aurait pu durer 5 heures….
On en sort bouleversé mais pas accablé en pensant que le cinéma américain peut encore nous apporter de merveilleuses surprises.