Deux sœurs

lundi 12 mai 2025

17:00 et 19:00 et 21:00

Résumé : Pansy est rongée par la douleur physique et mentale et son rapport au monde ne passe que la par colère et la confrontation. Son mari Curtley ne sait plus comment la gérer, tandis que son fils Moses vit dans son propre monde. Seule sa sœur, Chantal, la comprend et peut l’aider.

Pays : Grande-Bretagne

Année : 2025

Durée : 1h37

Version : VOST

Titre original : Hard Truths

Date de sortie en France : 2 avril 2025

Réalisateur : Mike Leigh

Scénario : Mike Leigh

Image : Dick Pope

Musique : Gary Yershon

Avec : Marianne Jean-Baptiste, Michele Austin, David Webber, Tuwaine Barrett


Fiche
bobine

Près de trente ans après Secrets et Mensonges, Palme d’or à Cannes en 1996, Mike Leigh signe un nouveau long métrage avec Marianne Jean-Baptiste, première actrice britannique noire nommée aux Oscars pour un second rôle. Elle incarne dans ce nouveau film une femme afro-anglaise en colère contre le monde entier, mais surtout contre elle-même.
Pansy vit dans un pavillon propret de la banlieue londonienne avec son mari Curtley et son fils Moses, un jeune adulte en surpoids, mutique, qui vit cloîtré dans sa chambre, comme arrêté dans son élan de vie par les injonctions brutales de sa mère. Pansy, débordée par sa rage, ne travaille pas et occupe ses journées à dormir, à briquer rageusement sa maison, à chasser tout ce qui bouge dans le petit jardin familial, à passer sa colère et son mal-être sur son entourage ou sur tous ceux qui croisent sa route.
Avec Deux Sœurs Mike Leigh revient à son cinéma de prédilection, social et psychologique et sonde une famille afro-descendante marquée par le deuil. Pansy et Chantelle ont perdu leur mère, mais Pansy, portrait universel d’une incapacité à vivre, vit dans le ressentiment et ne parvient pas à faire le deuil, tandis que Chantelle essaie en vain de l’aider à passer ce cap.
Le réalisateur filme les visages comme des paysages traversés par des tempêtes. Dans des plans parfaitement composés, le jeu des acteurs se déploie sans aucune fioriture. La mise en scène, les décors, les accessoires, le son, la musique, sont entièrement au service des personnages et de ce qui advient dans chaque scène pour chacun d’entre eux.
Le résultat est frappant, comme si le réalisateur pétrissait le matériau humain, à la fois son sujet et son outil de travail, pour en sculpter les replis les plus intimes. Ce geste artistique mis en œuvre sous l’œil de la caméra dans une réalisation ultra-épurée saisit le spectateur et provoque l’émotion, en profondeur.
Marianne Jean-Baptiste, entourée par des comédiens tous à la hauteur, sublime littéralement ce défi cinématographique.

 

Sources : Libération.fr / Télérama 5 avril 2025

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