ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Le ruisseau, le pré vert et le doux visage

jeudi 5 janvier 2017

18:30 et 21:00

Résumé : Yehia est chef cuisinier. Avec son fils Refaat, passionné de recettes et de saveurs, et son cadet Galal, coureur de jupons, ils préparent des banquets pour des cérémonies de fête. Lors d’un mariage paysan orchestré par Yehia et ses fils, ils se dévoileront des amours secrètes.

Pays : Egypte

Année : 2016

Durée : 1h55

Version : VOST

Titre original : Al Ma' wal Khodra wal Wajh al Hassan

Date de sortie en France : 21 décembre 2016

Réalisateur : Yousry Nasrallah

Scénario : Ahmed Abdallah et Yousry Nasrallah sur une idée de Bassem Samra

Avec : Laila Eloui, Bassem Samra, Ahmed El-Daoud ...


Fiche
bobine

Le ruisseau, le pré vert et le doux visage sont les trois éléments qui forment une image codifiée du paradis dans la poésie arabe. Le nouveau film de Yousry Nasrallah parle donc d’amour, de sexe et de nourriture. Il célèbre les plaisirs de la vie qui racontent les hommes et les femmes depuis toujours, envers et contre tout.

Nous suivons les préparatifs d’un mariage dans une petite ville égyptienne. Les couples vont se former et se reformer au gré des désirs. Les plaisirs de la chair et de la chère planent sur les magouilles d’un petit notable et sur les intrigues amoureuses des différents protagonistes dont le chef cuisinier avec qui on se trouve très vite en empathie.

Filmé comme à Bollywood (mais sans les chorégraphies), le film, qui oscille entre chronique et vaudeville, semble relever d’un cinéma égyptien populaire. Cela peut surprendre quand on sait que le réalisateur a été l’assistant de Youssef Chahine pendant de longues années et qu’il est connu pour ses engagements.

Est-ce un renoncement ? Non, car Le ruisseau, le pré vert et le doux visage affirme par sa seule existence que l’on peut réagir à la triste réalité de l’Egypte, et sa vitalité est bien un acte politique.

« Dans la mesure où le débat politique tourne autour de l’austérité et de la religion, faire un film épicurien devient en effet un « geste politique » un peu fouteur de merde. Pourquoi un cinéaste comme moi, pour qui le contexte social a toujours été central, se lance-t-il dans un long métrage sur des choses apparemment de si peu d’importance? Parce que celles-ci restent finalement les plus importantes. Quand les personnages commencent à parler de leurs désirs, du libre choix d’éprouver du plaisir et de la douleur d’en être privé, du droit à la dignité, on est en plein dans le politique…. un peuple qui ne sait pas jouir, aimer la beauté et baiser n’est pas un peuple », comme le précise Yousry Nasrallah.

Le film peut être apprécié au premier degré mais l’analyse développée par le cinéaste en fait bien autre chose : un hymne à la liberté qui se savoure dans l’allégresse générale.

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