ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Sunset Song

jeudi 15 décembre 2016

18:30 et 21:00

Résumé : Dans la campagne écossaise du comté d'Aberdeen, peu avant la Première Guerre mondiale. Après la mort de leur mère épuisée par les grossesses successives, les quatre enfants Guthrie sont séparés. Les deux plus jeunes partent vivre avec leurs oncle et tante tandis que leur soeur, Chris, et leur frère aîné, Will, restent auprès de leur père, John, un homme autoritaire et violent. Les relations de plus en plus houleuses entre père et fils conduisent Will à embarquer pour l’Argentine. Chris se retrouve dans l’obligation de renoncer à son rêve de devenir institutrice pour s’occuper de son père.

Pays : Royaume-Uni

Année : 2016

Durée : 2h12

Version : VOST

Date de sortie en France : 30 mars 2016

Réalisateur : Terence Davies

Scénario : Terence Davies d'après Lewis Grassic Gibbon

Avec : Peter Mullan, Mark Bonnar, Agyness Deyn...


Fiche
bobine

La caméra caresse un champ de blé mûr au soleil. Des épis, émerge la silhouette d’une jeune femme. Plus dégourdie que ses camarades de classe, elle rêve de devenir institutrice…

C’est en 1932 que le romancier Lewis Grassic Gibbon écrit Sunset Song et invente ce personnage de jeune fille qui, avec le temps, deviendra une sorte de symbole de l’Ecosse, comme peuvent l’être la Natacha de Guerre et Paix pour les Russes ou l’Effi Briest de Theodor Fontane pour les Allemands (portée à l’écran par Rainer W. Fassbinder en 1974).

Ici, Chris incarnée par Agyness Deyn, aussi lumineuse qu’Ingrid Bergman à ses débuts, est face à son père… Les grands cinéastes ne se trahissent jamais. Il y a toujours des pères dans les films de Terence Davies (Cf. The deap blue Sea), des pères durs, obtus, souvent détestables. Mais, même les pères les plus épouvantables sont impuissants devant le pouvoir de séduction des chansons et l’espoir qu’elles suscitent. Il y a toujours de la musique chez Terence Davies…

Derrière l’histoire touchante de cette femme, le réalisateur dresse le portrait d’un pays difficile, clos, et qui aspire malgré tout au bonheur. Il pose un regard singulier sur le provincialisme écossais, sa société rurale et patriarcale, les questions sociales qui l’agitent en ce début de XXe siècle : l’infusion imposée de la langue anglaise, la piété religieuse, l’arrivée des théories socialistes…. Si cette Écosse peut ressembler à une prison de verdure, c’est aussi un lieu d’accomplissement de la vie et d’accès à la transcendance. Le domaine de Kinraddie semble être hors du monde et du temps, dans ses terres champêtres bordées de montagnes, labourées et ensemencées. Les ballades écossaises abondent dans Sunset Song ; elles sont si indispensables aux protagonistes qu’elles en deviennent presque des personnages à part entière.

Du beau cinéma, subtil et stylé, des plans-séquences sublimes qui mêlent, en une harmonie mystérieuse, la beauté, l’épure et l’intensité. Une évidence parcourt toute l’œuvre de Terence Davies : « Seuls les fous aiment la vie ».

Sources : Critikak.com (Axel Scoffier), Le Monde (Thomas Sotinel) et Télérama (Pierre Murat) du 29/03/2016.

Regarder la
bande-annonce