Mademoiselle

jeudi 1 décembre 2016

18:30 et 21:10

Résumé : Corée. Années 30, pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d’une riche japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret. Avec l’aide d’un escroc se faisant passer pour un comte japonais, ils ont d’autres plans pour Hideko…

Pays : Corée du Sud

Année : 2016

Durée : 2h25

Version : VOST

Titre original : Ah-ga-ssi

Date de sortie en France : 1 novembre 2016

Réalisateur : Chan-wook Park

Scénario : Seo-Kyung Chung, Chan-wook Park

Avec : Kim Min-Hee, Kim Tae-Ri, Jung-Woo Ha...

Prix / distinctions : Prix Vulcain de la meilleure contribution technique, Cannes 2016


Fiche
bobine

Quand la jeune Sook-hee intègre l’imposante propriété d’un notable coréen en tant que servante de Lady Hideko, la richissime nièce japonaise de ce dernier, elle ne se doute pas de ce qui l’attend. Pourtant les apparences sont trompeuses et le jeu de dupes ne fait que commencer.

Dans son dernier long métrage, le réalisateur coréen Park Chan-wook, très largement récompensé pour ses films précédents (Old Boy et Sympathy for Mr Vengeance entre autres), s’essaie avec brio au thriller en costumes. Il s’inspire du célèbre roman Du bout des doigts (2002, édition 10-18), de la britannique Sarah Waters, et transpose dans la Corée des années 30 une histoire originellement située dans l’Angleterre victorienne. Cette adaptation permet ainsi à Park Chan-wook d’évoquer une période particulière de l’histoire de la Corée alors sous domination japonaise. L’intrigue ouvertement subversive du film donne au réalisateur l’occasion de critiquer la bourgeoisie collaborationniste et décadente de l’époque.

Comme à son habitude, Park Chan-wook réussit un tour de force visuel : Mademoiselle se présente comme un film minutieusement stylisé avec un sens vertigineux du détail. La luxueuse propriété isolée où Lady Hideko est sadiquement recluse devient le somptueux décor d’un jeu pervers dont le spectateur même est prisonnier. Présentant tour à tour différents points de vue, Mademoiselle déroule une intrigue manipulatrice entre mensonges et duplicité. Ainsi, nombreux sont les retournements de situation qui redistribuent les cartes de l’intrigue jouant avec les personnages autant qu’avec les spectateurs.

Conte fantastique baroque ou thriller libertin, le film joue de noirceur et de cruauté, entre amour, violence et volupté. Il se plaît à guetter murmures, souffles et étreintes, donnant la part belle à l’illusion et au voyeurisme, comme le cinéma lui-même.

Sources : L’Humanité, 2 novembre 2016 – Critikat.com, 1er novembre 2016

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