ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Frantz

jeudi 10 novembre 2016

19:00 et 21:10

Résumé : Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville.

Pays : France

Année : 2016

Durée : 1h54

Version : VOST

Date de sortie en France : 7 septembre 2016

Réalisateur : François Ozon

Scénario : François Ozon, Philippe Piazzo

Avec : Pierre Niney, Paula Beer, Ernst Stötzner

Prix / distinctions : Prix du meilleur jeune espoir à Paula Beer, Venise 2016


Fiche
bobine

Frantz, dix-septième film de François Ozon, librement inspiré d’une pièce de Maurice Rostand déjà portée à l’écran par Ernst Lubitsch en 1932 sous le titre de Broken Lullaby, se situe dans la petite ville allemande de Quedlinburg au lendemain de la première guerre mondiale. Anna, jeune veuve de guerre, vient régulièrement se recueillir sur la tombe de Frantz, son fiancé tombé au front. Un jour, elle surprend un jeune Français prénommé Adrien, venu lui aussi se recueillir sur la tombe. Heureuse de rencontrer quelqu’un qui a connu Frantz et qui se dit son ami, elle lui présente ses beaux- parents chez qui elle vit désormais. L’accueil est mitigé, le père ne voyant en Adrien qu’un ennemi, alors que la mère se montre plus chaleureuse envers ce jeune Français du même âge que son fils. Anna quant à elle, se laisse troubler par la fragilité et la délica- tesse d’Adrien…Mais le récit qu’il fait de sa relation avec Frantz n’est-il pas un peu idyllique? Que cache ce regard parfois vague du jeune homme, et son émotion n’est-elle pas un peu excessive plusieurs mois après la disparition de Frantz? Et enfin quelle était donc la relation mystérieuse qu’entretenait ce Français inconnu avec le francophile Frantz?…

Dans un écrin noir et blanc sublime évoquant les fantômes du grand cinéma allemand de l’entre-deux-guerres, François Ozon promène littéralement le spectateur pendant presque deux heures où les surprises succèdent aux surprises. On y côtoie le mystère des sentiments, la culpabilité, la quête du pardon, l’ami- tié, l’amour et surtout le mensonge, ses vertus et ses défauts, sa nécessité et parfois son inutilité. Le cœur a ses raisons qui laissent entrevoir un bonheur possible( le traitement subtil de la couleur venant subrepticement colorer le noir et blanc le dit bien), mais ces mêmes raisons rendent aussi ce bonheur impossible.

Frantz, beau film romanesque, est encore un exemple du style si particulier de François Ozon : cette manière de se situer toujours en bordure du réel, en lisière du fantastique et ce goût pour le mystère, l’ambiguïté et l’irrésolu.

Sources : Positif, Le Monde (septembre 2016) Utopia gazette

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