Rester vertical

lundi 7 novembre 2016

19:30

Invité / Débat

En présence des comédiens Damien Bonnard et Raphaël Thiéry

Résumé : Léo est à la recherche du loup sur un grand causse de Lozère lorsqu’il rencontre une bergère, Marie. Quelques mois plus tard, ils ont un enfant. En proie au baby blues, et sans aucune confiance en Léo qui s’en va et puis revient sans prévenir, elle les abandonne tous les deux. Léo se retrouve alors avec un bébé sur les bras. C’est compliqué mais au fond, il aime bien ça. Et pendant ce temps, il ne travaille pas beaucoup, il sombre peu à peu dans la misère. C’est la déchéance sociale qui le ramène vers les causses de Lozère et vers le loup. (Interdit aux moins de 12 ans)

Pays : France

Année : 2016

Durée : 1h38

Date de sortie en France : 24 août 2016

Réalisateur : Alain Guiraudie

Scénario : Alain Guiraudie

Avec : Damien Bonnard, India Hair, Christian Bouillette, Raphaël Thiéry...


Fiche
bobine

L’Inconnu du lac, son précédent long métrage, huit fois nommé aux Césars, a fait connaître Alain Guiraudie bien au-delà du cercle ciné- phile de ses débuts. Mais pas question pour celui-ci de se reposer sur la recette qui lui a réussi. Il continue d’explorer, d’inventer, il cherche encore. Mieux, il tire de ses interrogations une œuvre inclassable, magnifique et insolite : Rester vertical.

Cependant, vous allez sans doute être désarçonné parce que ce film vous paraîtra peut-être, à première vue, osé, surprenant voire anarchique et provocateur.

Pourtant énoncé comme suit, la trame semble bien sage : Léo est à la recherche du loup sur un grand causse de Lozère lorsqu’il ren- contre Marie. Quelques mois plus tard, ils ont un enfant. En proie au baby blues, et sans aucune confiance en Léo qui s’en va, puis revient sans prévenir, Marie les abandonne tous les deux. Léo se retrouve avec un bébé sur les bras. C’est compliqué mais au fond il aime bien ça…

Mais Guiraudie se moque des convenances et des notions d’espace et de temps. Il embarque son héros dans une sorte de road-movie d’une totale liberté. Et cette liberté est déroutante car elle ne se cantonne pas à la structure du récit, elle s’applique aussi aux com- portements de ses personnages qui cassent sans cesse les codes sociaux. Ici, aucun cliché, mais l’envie de montrer la vie comme elle existe, avec ses dérapages, ses errances et ses appétits. Ainsi, sur- gissent des thèmes aussi divers que la misère affective et la pauvreté du monde rural, la théorie du genre, la sexualité, la mort, la vie et la peur de l’autre (symbolisée ici par le loup).

Aucune scène n’est gratuite, même les scènes de nus témoignent du désir ou de son absence et mesurent la rupture entre Léo et la société. Avec humour, un humour noir et transgressif, le cinéaste décrit la trajectoire de Léo qui refuse les compromissions. Chaque situation nous touche car tout est filmé sans violence avec énormé- ment de douceur et de tendresse.

Rester vertical, avec une dernière scène éblouissante, apparaît comme un message qui invite à « se tenir droit », vent debout contre toute adversité, sans rien transiger avec soi-même. C’est dans cet appel vibrant que le film trouve sa cohérence et que Guiraudie, cinéaste libre et l’un des réalisateurs français les plus originaux, pour- suit sa route, empreinte d’absolu et de poésie.

Sources : Télérama, Le monde 24 août 2016, chronikart.fr

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Soirée spéciale
Invité – Débat

Damien Bonnard acteur

Agé de 38 ans, Damien Bonnard ne s’est intéressé au cinéma que tardivement. Auparavant, il avait eu une autre vie qui s’apparente presque à un puzzle.

En respectant la chronologie, voici à peu près son parcours : une enfance dans la campagne bourguignonne ; l’école plaquée à 16 ans ; pizzaïolo ; manœuvre sur des chantiers puis les Beaux-Arts à Nîmes pendant quatre ans avant d’enchaîner deux saisons à Bruxelles dans le sillage de la peintre abstraite Marthe Wéry ; assistant de direction pendant un an dans un laboratoire du CNRS spécialisé dans la fabrication du diamant artificiel ; un an au Canada à ramasser des fougères, pêcher l’anguille et les algues ; chantiers avec son père puis avec le psychiatre sculpteur Christian Oddoux.

A 28 ans, Damien ajoute une nouvelle pièce à cette mosaïque. Il participe à ses premiers castings. Il apparaît ainsi pendant quelques mois dans des courts métrages d’élèves de la Fémis puis il émerge tout doucement. En 2009, il tourne dans la Loi de Murphy, comédie policière de Christophe Campos. En 2014, il obtient son premier rôle important dans Mercuriales de Virgil Vernier et sa carrière décolle en 2015-16 avec le personnage du lieutenant de Voir du pays et avec Rester vertical.

Alain Guiraudie dit de lui : « Damien a ce que j’appelle « la désinvolture concernée » que j’aime bien chercher chez les comédiens, C’est un mélange assez complexe et fin de légèreté et de profondeur, une nonchalance qui ne manque pas de sérieux ».

Et Sabrina Champenois dans Libération ajoute : « Cet alliage fait le charisme de Damien Bonnard à l’écran, à la fois lunaire, métaphysique, et totalement ancré dans le réel. »

Raphaël Thiéry,
acteur, comédien, musicien

Né en 1972, Raphaël Thiéry a d’abord commencé sa carrière comme musicien. En 1987, il fonde un groupe de folk-rock qui intègre la cornemuse, son instrument de prédilection, le violon, le bouzouki, la mandoline. « Faubourg de Boignard » connaît le succès à partir de 1993. Le groupe enchaîne les concerts pendant une quinzaine d’années aux quatre coins du monde.

Peu à peu, cependant, Raphaël Thiéry s’oriente vers le théâtre. Sans passer par une formation classique mais en travaillant énormément, il décroche un rôle dans plusieurs pièces. Il joue notamment à Avignon en juillet 2016 dans deux pièces: Les Forçats du bord de la route et Métallos et dégraisseurs.

Guiraudie le remarque lors d’un casting et le choisit pour jouer dans Rester Vertical. Ce sont ses premiers pas au cinéma.

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