Moi, Daniel Blake
jeudi 27 octobre 2016
19:00 et 21:00
Résumé : Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, contraint de faire appel à l’aide sociale, se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Rachel. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Rachel vont tenter de s’entraider. Une chronique sociale aussi glaciale que bouleversante où Ken Loach « redonne la parole à ceux que l’on n’entend jamais ».
Pays : Royaume-Uni
Année : 2016
Durée : 1h39
Version : VOST
Titre original : I, Daniel Blake
Date de sortie en France : 26 octobre 2016
Réalisateur : Ken Loach
Scénario : Paul Laverty
Avec : Dave Johns, Hayley Squires, Dylan McKiernan...
Fiche
bobine
Ken Loach, tout juste 80 printemps, a décidément bien fait de ne pas succomber à ses envies de retraite exprimées lors de la sortie de son film précédent Jimmy’s Hall. En effet, il réalise quelques mois plus tard Moi, Daniel Blake, son 40e film, retenu en sélection officielle au dernier festival de Cannes. Déjà récompensé d’une Palme d’Or en 2006 pour Le vent se lève, Ken Loach obtient de nouveau la Palme d’Or.
Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, a exercé sa profession pendant de nombreuses années. Victime d’une attaque cardiaque, il n’a plus l’autorisation de travailler. Etant sans ressources, Daniel Blake fait alors appel à l’aide sociale qui lui enjoint de trouver un travail sous peine de perdre ses droits à une allocation. Bonne pâte et obéissant aux ordres de l’administration, il se rend régulièrement aux convocations du « Job Center », le pôle emploi anglais ; là, il rencontre Katie, mère célibataire avec deux enfants, qui se voit obligée d’accepter un emploi à 450 km de chez elle pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Face aux aberrations administratives du système social de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Katie et Daniel vont tenter de s’entraider.
Une fois de plus, Ken Loach plonge au cœur de cette classe ouvrière en voie d’extinction, colonne vertébrale de son œuvre. Nous touchons là au paradoxe de l’individualisme qui tout en plaçant l’individu au centre de la société voudrait se passer de lui. Daniel Blake devient, malgré lui, le porte-parole d’un prolétariat qui refuse de s’effacer. Pervers jusqu’au bout, le système sape tout effort d’entraide des-laissés-pour-compte.
Ken Loach, venu d’un temps où le cinéma social était roi, défend toujours avec force l’idée qu’un film peut valoir tribune dans la sphère publique.