En plein hiver, à Wawa, communauté rurale de l’Ontario, Alex, quinquagénaire britannique, frappe à la porte de Linda, une femme autiste. Il vient lui avouer un grave accident dont il est l’auteur. Tourmenté par un terrible sentiment de culpabilité, les événements le conduisent à partager quatre jours de l’étrange et fantasque univers de Linda…

On imagine le genre de scénario larmoyant qu’aurait pu inventer Hollywood. Ici, le cinéaste britannique Marc Evans, que l’on connaissait davantage pour ses réalisations violentes ( l’éprouvant Resurrection man ) et horrifiques (le méconnu My little eye), s’essaie à la comédie dramatique et aborde Snow Cake avec réserve.

Sans maquillage et s’interdisant toute grimace inutile, Sigourney Weaver revient au premier plan là où on ne l’attendait pas : le rôle impossible d’une mère de famille autiste confrontée à une terrible réalité concernant l’unique repère de sa vie, sa propre fille. Elle excelle dans l’excès de tics et de TOC. Tour à tour drôle et touchante, elle incarne à la perfection la femme-enfant, femme de par son visage vieilli, enfant de par sa maladie qui l’emprisonne dans l’immaturité obsessionnelle. Cette volonté d’éviter la lourdeur tout en abordant des thèmes aussi difficiles que le deuil, la culpabilité, l’échec ou le handicap font de Snow Cake un film d’une belle humanité.

Alan Rickman talentueux comédien de théâtre et de cinéma (Le « Severus Rogues » des Harry Potter) est impeccable dans le rôle apathique d’Alex ainsi que Carrie-Anne Moss, rescapée de Matrix, qui incarne Maggie, femme indépendante échouée dans les neiges de l’Ontario.

Marc Evans assure une mise en scène sensible et fantaisiste pour proposer dit-il, « non pas un film sur l’autisme, mais un film dont un des personnages est un autiste ».

Sources : Avoir-Alire, 29 nov 2010, Libération (Alexis Bernier) 31 janvier 2010

En partenariat avec la Direction Solidarités et Santé du Grand Chalon

En présence de Sylvain Clerc, psychologue