Divines
jeudi 6 octobre 2016
19:00 et 21:00
Résumé : Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée.
Pays : France
Année : 2016
Durée : 1h45
Date de sortie en France : 31 août 2016
Réalisateur : Houda Benyamina
Scénario : Marcel Beaulieu, Houda Benyamina
Avec : Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Kevin Mischel …
Fiche
bobine
Dounia vit avec sa mère en bordure de l’autoroute et passe ses journées avec Maimouna. En BEP « accueil », les deux amies s’ennuient et ne voient aucune perspective d’avenir dans l’école. Pour elles, la vraie vie est ailleurs et il n’y a qu’un objectif à atteindre : « money, money, money » ! Or le chemin le plus court pour sortir de la misère c’est intégrer la bande de Rebecca, la dealeuse locale qui affiche tous les signes de la réussite : téléphone portable dernier cri, voiture décapotable et joli blond musclé… De quoi faire rêver Dounia et Maimouna mais aussi les confronter à une dure réalité qui les dépasse.
Houda Benyamina n’est pas la première à s’intéresser aux « jeunes de banlieue » et à la problématique de la réussite dans un monde qui laisse de plus en plus de gens sur le bord de la route : de M. Kassovitz (La Haine) à C. Sciamma (Bande de filles) en passant par A. Kechiche (L’esquive), nombreux sont les réalisateurs qui se sont intéressés au sujet. Pour son premier long métrage, la jeune réalisatrice a choisi de garder l’équilibre entre innocence et cynisme, fraîcheur et réalisme. Issue d’un quartier populaire, Houda Benyamina est une jeune femme en colère qui se sert de dialogues ciselés et hauts en couleurs pour secouer gentiment mais fermement un monde pétri d’injustices.
Elle utilise la belle énergie de ses actrices pour construire un film qui navigue sans cesse entre comique et tragique. Houda Benyamina revendique avec humour le « girl power » de ses personnages. Elle filme avec empathie et humour Dounia et Maïmouna, deux adolescentes inséparables liées par une même rage de vivre. Le duo joue sur le contraste physique des actrices : Oulaya Amamra (Dounia) est aussi petite, menue et nerveuse que Déborah Lukumuena (Maimouna) est grande, gironde et douce. L’histoire de ces deux jeunes filles est avant tout l’histoire d’une amitié à la vie à la mort. Dounia et Maïmouna sont Divines car, face à un quotidien désespérant, elles restent conquérantes, émouvantes dans leur rêve naïf de succès.
Un film coup de cœur du Festival de Cannes dominé par une interprétation sans faute.
Sources : Télérama N°3477- Humanité 31 aout 2016