Sieranevada
jeudi 29 septembre 2016
18:00 et 21:00
Résumé : Quelque part à Bucarest, trois jours après l'attentat contre Charlie Hebdo et quarante jours après la mort de son père, Lary - 40 ans, docteur en médicine - va passer son samedi au sein de la famille réunie à l'occasion de la commémoration du défunt. L'évènement, pourtant, ne se déroule pas comme prévu. Les débats sont vifs, les avis divergent. Forcé à affronter ses peurs et son passé et contraint de reconsidérer la place qu'il occupe à l'intérieur de la famille, Lary sera conduit à dire sa part de vérité.
Pays : Roumanie
Année : 2016
Durée : 2h53
Version : VOST
Date de sortie en France : 3 août 2016
Réalisateur : Cristi Puiu
Scénario : Cristi Puiu
Avec : Mimi Branescu, Judith State, Bogdan Dumitrache …
Fiche
bobine
Après « Comment mourir plus sûrement que de maladie grâce à l’infrastructure hospitalière roumaine » dans La mort de Dante Lazarescu, après « Comment tuer une partie notable de sa famille parce que de toute façon tout le monde s’en fout » dans Aurora , voici « Comment ne pas consommer en famille le repas funèbre pourtant préparé à cet effet ».
Avec Sieranevada dont le titre n’a absolument rien à voir avec le contenu, le réalisateur Cristi Puiu, artisan de la nouvelle vague roumaine signe son 4ème long métrage.
Il nous emmène en plein hiver, dans un appartement de Bucarest, où toute une famille est réunie pour célébrer selon le rite orthodoxe, la mémoire du père décédé quarante jours plus tôt. L’appartement est petit, les gens nombreux, partagés entre amis et famille, pas toujours très identifiables. On y entre en compagnie du fils du défunt, Lary, médecin de son état, observateur narquois et distancié de toute cette parentèle.
La caméra est dans l’appartement, généralement postée à hauteur d’homme dans l’entrée, point d’observation idéal de la circulation des personnages et s’insinue parfois dans l’une ou l’autre des pièces. La veuve s’affaire dans la cuisine. Dans les chambres ou le salon, des invités palabrent, passent d’une pièce à une autre, s’interpellent, chuchotent. Des portes s’ouvrent et se ferment, bloquant le flux des conversations ou révélant des apartés, Dans chaque pièce se joue une forme de psycho- drame.
Tout le monde est exaspéré car tout le monde a faim, mais on doit attendre la bénédiction du Pope pour se mettre à table, et le Pope est en retard, très en retard,,,, l’ambiance s’échauffe et tout y passe : bilan du communisme, mémoire du mort, religion, infidélités, différends conjugaux, vieilles querelles mal soldées.
« Cet espace clos est la réflexion d’un miroir du monde à l’échelle réduite, On ne peut pas s’échapper de cet appartement, comme on ne peut pas s’échapper de la planète, Donc, il faut assumer et entrer dans toutes les pièces, aller au devant de l’Autre et cela peut tout changer… »
Cristi Puiu.
Sources : Dossier de presse, Télérama, Le Monde, La Croix, 3 aoùt 2016