Jeune Femme
jeudi 7 décembre 2017
19:00 et 21:00
Résumé : Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache.
Pays : France
Année : 2017
Durée : 1h37
Date de sortie en France : 1 novembre 2017
Réalisateur : Léonor Serraille
Scénario : Léonor Serraille
Avec : Laetitia Dosch, Souleymane Seye Ndiaye, Grégoire Monsaingeon ...
Fiche
bobine
Elle se cogne contre les portes, perd pied, se blesse, enrage; tout son monde s’effondre mais Paula décide de ne pas se laisser abattre. Avec son chat blanc angora sous le bras et son culot en bandoulière, elle va errer dans Paris pour tenter de se reconstruire, trouver un toit et un emploi.
Pour son premier long métrage, Leonor Serraille filme l’errance de son héroïne comme une série de migrations, de canapé en canapé, d’hôtel miteux en chambre de bonne, d’intérieurs en extérieur. Paula circule dans la ville et multiplie ainsi les rencontres, croisant plusieurs figures du Paris d’aujourd’hui. Elle traverse tous les milieux avec aisance et son cheminement illustre ainsi les rapports complexes au travail, à l’argent, à la confiance, au lien social. La progression du récit se lit au fil des écueils et des bonheurs personnels et professionnels de l’héroïne. Le parcours de Paula est bien celui d’une émancipation, qui ne se traduit pas, pour une fois, par une ascension sociale mais la conquête d’une certaine liberté.
Dans la tradition d’un cinéma attaché aux personnages, Jeune femme fait corps avec son héroïne, sans chercher pour autant à la rendre aimable. Paula est horripilante, extravagante, parfois démente mais incontestablement touchante. Jamais là où on l’attend, elle n’a d’autre ressource que son émotivité débordante et sa capacité à se réinventer pour s’en sortir. La jeune trentenaire se démène dans un Paris hostile avec une émouvante force vitale et un humour salvateur. Usant du déguisement, elle joue de la transformation physique pour multiplier ses chances et ne jamais tomber dans le désespoir.
Pour incarner ce personnage versatile et marginal, il fallait une actrice caméléon. Laetitia Dosch passe de l’hystérie au glamour avec panache et tendresse. Elle crève l’écran dans ce rôle qui flirte délibérément avec la frontière de l’improvisation ; elle donne à son personnage toute l’énergie et la grâce touchante qu’il exige.
Portrait solaire d’une fille moderne, ce premier long-métrage, inventif, drôle et grave à la fois, nous laisse revigorés, gagnés par la combativité jubilatoire de cette jeune femme
Sources : Le Monde, L’Humanité, Libération 31/10/2017