ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Carré 35

jeudi 11 janvier 2018

19:00 et 21:00

Résumé : "Carré 35 est un lieu qui n’a jamais été nommé dans ma famille ; c’est là qu’est enterrée ma sœur aînée, morte à l’âge de trois ans. Cette sœur dont on ne m’a rien dit ou presque, et dont mes parents n’avaient curieusement gardé aucune photographie. C’est pour combler cette absence d’image que j’ai entrepris ce film. Croyant simplement dérouler le fil d’une vie oubliée, j’ai ouvert une porte dérobée sur un vécu que j’ignorais, sur cette mémoire inconsciente qui est en chacun de nous et qui fait ce que nous sommes."

Pays : France

Année : 2017

Durée : 1h07

Date de sortie en France : 1 novembre 2017

Réalisateur : Éric Caravaca

Scénario : Éric Caravaca, Arnaud Cathrine


Fiche
bobine

Au-delà de la Méditerranée, dans le petit cimetière des enfants de Casablanca, à l’emplacement 35, Eric Caravaca cherche une tombe parmi les herbes sauvages. Car cette terre désertée par son ancienne puissance coloniale renferme en elle le corps d’une enfant oubliée : Christine, première née du couple Caravaca bien avant Eric et son frère cadet, morte à 3 ans en 1963, dans un Maroc sous mandat français. Sa disparition sera l’événement déclencheur du déracinement de ses parents, celui qui les contraindra à tourner – de gré ou de force – une page de leur vie.

Le réalisateur raconte une absence : pourquoi ses parents ne parlaient-ils jamais de cette enfant ? Pourquoi n’existe-t-il aucune photo de Christine ? Pourquoi ce deuil caché ? Alors que, jeune père, il se met à filmer son nouveau-né, il s’interroge sur cette absence d’image de sa sœur.

Tel est le point de départ de cette enquête presque policière. En à peine 1h07, l’acteur-réalisateur fouille l’inconscient familial et désentrelace la parole de sa mère comme on desserre patiemment les poings fermés d’un enfant buté. Confronté à ces silences et ces contradictions, il s’improvise détective et historien, reliant avec lucidité le déni maternel au refoulé co- lonial d’un Maroc français au bord de l’implosion. La matière visuelle de Carré 35 emprunte à différents supports : films de famille en Super 8, photographies, documents officiels et admi- nistratifs comme autant de pièces à conviction, sans oublier les images d’archives historiques.

Mais le passé se dissout…et la conviction du cinéaste est qu’on lui a légué une dette : « Je portais une tristesse qui n’était pas la mienne. Si ma sœur n’était pas morte, je ne serais pas né, il fallait lui rendre un peu de cette vie qu’elle m’a donnée ».

C’est avec ce film qu’Eric Caravaca va lui accorder une forme d’intemporalité. « Maintenant elle existe, dit-il, elle va enfin trouver son repos dans la terre du Maroc ».

Au-delà de la Méditerranée, dans le petit cimetière des enfants de Casablanca, à l’emplacement 35, Eric Caravaca cherche une tombe parmi les herbes sauvages. Car cette terre désertée par son ancienne puissance coloniale renferme en elle le corps d’une enfant oubliée : Christine, première née du couple Caravaca bien avant Eric et son frère cadet, morte à 3 ans en 1963, dans un Maroc sous mandat français. Sa disparition sera l’événement déclencheur du déracinement de ses parents, celui qui les contraindra à tourner – de gré ou de force – une page de leur vie.

Le réalisateur raconte une absence : pourquoi ses parents ne parlaient-ils jamais de cette enfant ? Pourquoi n’existe-t-il aucune photo de Christine ? Pourquoi ce deuil caché ? Alors que, jeune père, il se met à filmer son nouveau-né, il s’interroge sur cette absence d’image de sa sœur.

Tel est le point de départ de cette enquête presque policière. En à peine 1h07, l’acteur-réalisateur fouille l’inconscient familial et désentrelace la parole de sa mère comme on desserre patiemment les poings fermés d’un enfant buté. Confronté à ces silences et ces contradictions, il s’improvise détective et historien, reliant avec lucidité le déni maternel au refoulé co- lonial d’un Maroc français au bord de l’implosion. La matière visuelle de Carré 35 emprunte à différents supports : films de famille en Super 8, photographies, documents officiels et admi- nistratifs comme autant de pièces à conviction, sans oublier les images d’archives historiques.

Mais le passé se dissout…et la conviction du cinéaste est qu’on lui a légué une dette : « Je portais une tristesse qui n’était pas la mienne. Si ma sœur n’était pas morte, je ne serais pas né, il fallait lui rendre un peu de cette vie qu’elle m’a donnée ».

C’est avec ce film qu’Eric Caravaca va lui accorder une forme d’intemporalité. « Maintenant elle existe, dit-il, elle va enfin trouver son repos dans la terre du Maroc ».

Un film bref, bouleversant et finalement lumineux.

Sources : Positif novembre 2017, Les Fiches Cinéma 25 octobre 2017, L’Obs 2 novembre 2017.

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