ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Seule la terre

jeudi 1 février 2018

19:00 et 21:00

Résumé : Johnny travaille du matin au soir dans la ferme de ses parents, perdue dans le brouillard du Yorkshire. Il essaie d’oublier la frustration de son quotidien en se saoulant toutes les nuits au pub du village et en s’adonnant à des aventures sexuelles sans lendemain. Quand un saisonnier vient travailler pour quelques semaines dans la ferme familiale, Johnny est traversé par des émotions qu’il n’avait jamais ressenties. Une relation intense naît entre les deux hommes, qui pourrait changer la vie de Johnny à jamais.

Pays : Royaume-Uni

Année : 2017

Durée : 1h44

Version : VOST

Titre original : God's Own Country

Date de sortie en France : 6 décembre 2017

Réalisateur : Francis Lee

Scénario : Francis Lee

Avec : Josh O'Connor, Alec Secareanu, Gemma Jones

Prix / distinctions : Prix de la mise en scène, Sundance 2017. Hitchcock d'or et coup de coeur des exploitant, Dinard 2017. Meilleur film britannique, Edimbourg 2017


Fiche
bobine

Johnny est un jeune homme célibataire qui vit encore dans la ferme familiale, sous le regard sans concession de son père malade et de sa grand-mère. Il travaille sans relâche dans le paysage aride et froid du Yorkshire. Sans perspective d’avenir, il essaie d’oublier la frustration de son quotidien au pub et dans des aventures sexuelles sans lendemain. Quand son père décide d’engager Gheorghe, un saisonnier roumain, pour l’aider, Johnny se montre tout d’abord méfiant et méprisant.

Comme le laisse clairement entendre le titre de ce premier long métrage de Francis Lee, la terre est un acteur à part entière de cette histoire âpre et romanesque. Quand il faut continuellement alimenter et soigner le bétail, charrier, nettoyer, récurer dans le froid et en plein vent, la terre prend toute l’énergie et les espoirs mais recèle aussi de vrais moments de grâce. Si les plaines caillouteuses et venteuses du Yorkshire font l’objet de plans larges magnifiques, elles symbolisent aussi le rapport aride qu’entretiennent ces hommes qui n’ont, a priori, pas le temps d’aimer. « Je voulais que la caméra soit toujours installée entre les personnages, pour qu’ils ne puissent jamais se soustraire à notre regard. Les mouvements de caméra devaient refléter non seulement les paysages, mais aussi l’état émotionnel des protagonistes » déclare le réalisateur.

Mais Seule la terre est surtout un portrait psychologique et sensible de ses jeunes protagonistes. La rencontre entre Johnny et Gheorghe marque la naissance d’une histoire simple. La force de Francis Lee est justement de vouloir la raconter, aussi simplement que possible, entre refus et évidence, sans mélodrame. La chronique paysanne se double d’une rugueuse mais lumineuse éducation sentimentale. L’éclosion d’un amour vient bousculer alors la solitude archaïque, paradoxalement contemporaine, de ce monde rural.

Salué par de nombreux prix, Seule la terre est un beau film aux accents documentaires, à la fois austère et lyrique, sec et romanesque, toujours juste dans sa peinture des sentiments naissants.

Sources : Télérama du 05/12/2017 – Le Monde, www.avoir-alire.com du 06/12/2017

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