ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Problemski Hotel

lundi 19 février 2018

19:00 et 21:00

Résumé : Quelque part dans un immeuble désaffecté de Bruxelles, un groupe de réfugiés, sans papier, essayent de trouver leur place en bordure du monde. Ils se laissent flotter, couler, rêver.

Pays : Belgique

Année : 2017

Durée : 1h51

Version : VOST

Date de sortie en France : 22 novembre 2017

Réalisateur : Manu Riche

Scénario : Steve Hawes, Manu Riche

Avec : Tarek Halaby, Gökhan Girginol, Evgenia Brendes

Prix / distinctions : Grand prix, La Roche-sur-Yon - 2017


Fiche
bobine

Problemski Hotel , premier film du réalisateur belge Manu Riche, homme de théâtre, puis collaborateur à l’émission télévisée de documentaires Strip-tease, est une adaptation du roman éponyme de Dimitri Verhulst paru en 2003.

 » L’Office des étrangers  » occupe tout un étage de la tour désaffectée qui fut le siège de la banque BNP Paribas à Bruxelles, lieu fantomatique de notre système capitaliste. C’est là que vit un groupe de réfugiés, dont Bipul, polyglotte distingué, complètement amnésique, trouvé dans les toilettes de l’aéroport de Bruxelles, et son ami turc Mahsun qui a subi lui aussi de douloureuses avanies. Autour d’eux gravite une foule d’étrangers en transit, plus ou moins en situation illicite, en attente d’une improbable obtention du statut de réfugié ou d’un passage en Angleterre par voie de conteneur, voire d’un plus plausible ordre de reconduction à la frontière.

Dans ce foisonnement de cultures, Bipul est celui qui traduit, qui entend au-delà du compréhensible. Il est une ombre lumineuse, il accompagne chaque personnage parfois même jusqu’à l’absurde dans ce huis clos baroque fait d’espoirs fous et d’ennui mortel, ponctué par la logique aveugle des refus administratifs. En face de ces réfugiés sans refuge, le personnel  » associatif  » apparaît comme le vrai corps perdu du film.

On est en décembre, en sourdine les hauts-parleurs diffusent des chants de Noël, et on trimballe de pièce en pièce un sapin géant que personne ne parvient à installer. Par un décalage étrange, le réalisateur tient à distance tout pathos pour composer une sorte de théâtre absurde et allégorique. La mise en scène fait la part belle aux cadrages flottants, aux lumières bleutées et suggère une apesanteur, une latence où tout paraît suspendu dans le temps. On a l’impression d’assister à un spectacle de fantômes que sont  » ces rebuts des rivages surpeuplés « , enfermés pour longtemps dans un lieu de transit.

Sources : Le Monde 19/11/2017. Positif (novembre 2017). Libération 28/11/2017.

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