
Les bonnes manières
jeudi 5 avril 2018
18:30 et 21:00
Résumé : Clara, une infirmière solitaire de la banlieue de São Paulo, est engagée par la riche et mystérieuse Ana comme la nounou de son enfant à naître. Alors que les deux femmes se rapprochent petit à petit, la future mère est prise de crises de somnambulisme...
Pays : Brésil
Année : 2017
Durée : 2h15
Version : VOST
Titre original : As Boas Maneiras
Date de sortie en France : 21 mars 2018
Réalisateur : Marco Dutra, Juliana Rojas
Scénario : Juliana Rojas, Marco Dutra
Avec : Isabél Zuaa, Marjorie Estiano, Miguel Lobo ...
Fiche
bobine
A São Paulo, Clara, infirmière venue des quartiers pauvres, est embauchée par Ana, pour l’aider pendant sa grossesse et par la suite avec le bébé. Les deux femmes deviennent très proches, jusqu’à la nuit où tout bascule avec la lune qui surgit dans le ciel, comme une apparition.
Quand, au début du film, Clara entre dans l’appartement de Ana la future maman, elle peut contempler la ville sous un jour nouveau, magique, coloré, presque futuriste. La beauté frappante de ces images est, au sens propre, surnaturelle : grâce à un habile trucage mêlant images de synthèse et décors réels, les réalisateurs recréent la ville de São Paulo et nous offrent une impression de flottement entre rêve et réalité, ce qui nous prépare à l’impossible.
Le film nous plonge au coeur d’une fable urbaine met- tant à l’honneur le loup-garou comme jamais auparavant. L’atmosphère du long métrage jongle entre drame et véritable féerie. Moitié homme, moitié bête, le loup-garou fait peur mais surtout il fait sens. Ces contrastes si forts sont réunis en une par- faite cohérence stylistique. La sensibilité qui domine est celle de l’intimisme, qu’il s’agisse des relations entre la mère et l’enfant ou celles qui unissent Ana et Clara.
Marco Dutro et Juliana Rojas font du cinéma qui se revendique comme étant différent.
Ils maîtrisent parfaitement leur créativité et accompagnent la mutation du spectateur d’aujourd’hui, de plus en plus ouvert aux passerelles entre les genres et toutes sortes d’imaginaires. Les Bonnes Manières n’en est pas moins un choc, une sorte d’ovni. Le cinéma d’auteur trouve là une proposition passionnante, aussi ludique que réfléchie et qui fera réfléchir. Le film ouvre les portes d’un cinéma fantastique qui a peut-être beaucoup à apporter au 7e art. Sommes-nous arrivés à une époque où ce genre est enfin reconnu comme un cinéma de qualité par les grands festivals ?
Sources : faispasgenre.com Septembre 2017 / Télérama 21/02/2018.