Winter Brothers
lundi 14 mai 2018
19:00 et 21:00
Résumé : Emil travaille avec son frère dans une carrière de calcaire et vend aux mineurs l’alcool frelaté qu’il fabrique. Les relations changent lorsque la mixture préparée par Emil est accusée d’avoir empoisonné l’un d’entre eux. Ce premier film d’un plasticien, teinté d’humour noir est, pour le spectateur, une véritable expérience sensorielle et picturale.
Pays : Islande
Année : 2018
Durée : 1h34
Version : VOST
Titre original : Vinterbrødre
Date de sortie en France : 21 février 2018
Réalisateur : Hlynur Palmason
Scénario : Hlynur Palmason
Avec : Elliott Crosset Hove, Simon Sears...
Fiche
bobine
Emil travaille avec son frère dans une carrière de calcaire. Il arrondit ses fins de mois en vendant sous le manteau des flacons d’une mixture de sa fabrication jusqu’au jour où un drame éclate…
Symphonique ! Ce film est une véritable symphonie à la fois sonore et visuelle ! Une de ces symphonies au récit étonnant. Une symphonie qui atteint ce qu’il y a de plus intime en nous. Une symphonie qui écarte la raison pour laisser place aux battements, aux frémissements et aux vibrations de notre être. Une symphonie aux mouvements amples décrivant de manière singulière des scènes qui auraient pu rester banales : Emil élabore sa gnole, Emil désire la jeune fille, Emil regarde en boucle une vidéo… Et puis, un thème récurrent emplit l’écran et la bande-son. Le thème de la mine avec la musique qui devient monstrueuse. D’un univers réaliste le cinéaste islandais donne des tableaux abstraits dessinés à grands coups de pinceaux qui ne sont autres que les faisceaux des lampes de mineurs traçant des arabesques sur les voutes rugueuses.
Il y a l’usine aux formes dures et rectilignes et la nature douce et calme, l’obscurité intense et la lumière aveuglante, l’organique et le minéral, le burlesque et le drame, la violence et le désir, et, toujours et encore, le blanc… le blanc de la poussière calcaire grimant les visages d’un masque blafard, le blanc de la neige habillant le sol et les arbres. Il y a la course des frères dans les bois, l’amour en position fœtale dans un halo de lumière, la lutte des corps nus emmêlés… autant d’images qui se gravent dans la mémoire du spectateur comme la pioche inscrit son empreinte aiguë dans la paroi calcaire de la mine.
C’est très visuel, esthétique et même esthétisant. Un film pour tous ceux qui sont prêts à se laisser séduire par cette superbe proposition de cinéma du jeune plasticien Hlynur Pálmason.
Texte : Jean-Luc – 15 janvier 2018