ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Thunder Road

jeudi 1 novembre 2018

19:00 et 21:00

Résumé : L'histoire de Jimmy Arnaud, un policier texan qui essaie tant bien que mal d'élever sa fille. Le portrait tragi-comique d'une figure d'une Amérique vacillante.

Pays : Eats-Unis

Année : 2018

Durée : 1h31

Version : VOST

Date de sortie en France : 12 septembre 2018

Réalisateur : Jim Cummings

Scénario : Jim Cummings

Image : Lowell A. Meyer

Avec : Jim Cummings, Kendal Farr, Nican Robinson |...


Fiche
bobine

Aujourd’hui, maman est morte. Le film pourrait commencer comme L’Etranger de Camus mais la trajectoire de l’officier de police Jim Arnaud relève plutôt de La chute, lui qui voit sa vie dérailler en sortie de route, risquant de tout perdre : la garde de sa fille, son travail, sa maison…

Thunder Road s’ouvre sur un hallucinant plan-séquence de dix minutes, très lent travelling avant qui cadre, de plus en plus serré, un flic en uniforme prononçant l’éloge funèbre de sa mère. A l’origine, cette séquence était un court métrage primé au festival de Sundance en 2016. Elle donne le ton du film. Jim Cummings, l’acteur principal qui est aussi le réalisateur et le producteur, donne tout et ne nous lâche plus jusqu’à la fin, naviguant entre le drame profondément noir et un burlesque aigre-doux singulier.

Son ambition est le propre de toute bonne comédie dramatique. Elle est à la fois très simple – nous faire rire et nous faire pleurer – et très compliquée puisqu’il s’agit d’entremêler les deux pour qu’on ne sache plus sur quel pied danser. Mais Thunder Road est tout sauf de la demi-mesure. C’est une histoire a priori assez terne qui finit par exploser portée par une énergie farouche et cette vita- lité ne passe pas par une caméra prise de convulsions mais au contraire par une mise en scène très douce et très fluide. Ainsi, le film progresse en longs blocs de séquences, à bonne distance, complètement au service d’une performance d’acteur halluci- nante pour quelqu’un qui n’a jamais pris un cours

Cummings, que l’on voit quasiment dans tous les plans, est constamment sur le fil, passant d’une émotion à l’autre en un claquement de doigt. Son jeu bizarre vaut mille fois plus que la sacro-sainte justesse psychologique des acteurs professionnels. Il faut le voir hurler, pleurer, rire, danser dans une mise en scène d’une précision redoutable pour comprendre qu’on tient là une des personnalités les plus originales récemment apparues dans le cinéma indépendant américain.

C’est à l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), que l’on doit la découverte de ce film original, l’une des révélations du dernier festival de Cannes.

 

Sources : Les Inrocks 12/05/18, www.sofilm.fr

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