ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

La tendre indifférence du monde

jeudi 6 décembre 2018

19:00 et 21:00

Résumé : La belle Saltanat et son chevalier servant Kuandyk sont amis depuis l’enfance. Criblée de dettes, la famille de Saltanat l’envoie dans la grande ville où elle est promise à un riche mariage. Escortée par Kuandyk qui veille sur elle, Saltanat quitte son village pour l’inconnu. Les deux jeunes gens se trouvent entraînés malgré eux dans une suite d’événements cruels et tentent d’y résister de toutes les façons possibles.

Pays : Kazakhstan

Année : 2018

Durée : 1h40

Version : VOST

Titre original : Laskovoe bezrazlichie mira

Date de sortie en France : 24 octobre 2018

Réalisateur : Adilkhan Yerzhanov

Scénario : Adilkhan Yerzhanov, Roelof Jan Minneboo

Image : Aydar Sharipov

Musique : Nurassyl Nuridin

Avec : Dinara Baktybayeva, Sultan Abzalov, Tulemis Alishev ...


Fiche
bobine

Avec son teint de porcelaine, sa robe écarlate et son ombrelle orange, Saltanat a la grâce d’une madone. A ses côtés, Kuandyk, son ami d’enfance, veille sur elle tel un chevalier servant. Pourtant le départ de leur village natal n’a rien d’un conte de fée, ce voyage qui doit les mener en ville les confronte
immanquablement à la laideur et la violence du monde.
C’est au coeur des immenses terres du Kazakhstan, à mi-chemin entre les cultures nomades, asiatiques et slaves que le réalisateur suit le cheminement de ses deux personnages, entre campagne d’un autre temps et ville trépidante et impitoyable. Dans un monde gangréné par la corruption, Saltanat et Kuandyk se
présentent comme deux êtres purs en quête de liberté. Pourtant La tendre indifférence du monde ne saurait se limiter à une critique sociale et politique d’un ex-pays soviétique miné par la pauvreté et les trafics en tout genre.
Sans édulcorer la rudesse de cette vie, le réalisateur Adilkhan Yerzhanov rend à travers son film un magnifique hommage à la création artistique, seule façon selon lui de survivre dans un tel environnement. Ainsi, si Saltanat trouve refuge dans les livres ; c’est dans le dessin et la peinture que Kuandyk cherche sa bouffée d’oxygène. Les références artistiques foisonnent dans l’ensemble du film ; on y retrouve des allusions à la littérature (le titre du film lui même est tiré d’un roman de Camus), au cinéma français (avec Belmondo notamment), à des oeuvres picturales.
Même si la peinture tient une place prépondérante dans La tendre indifférence du monde, le cinéma reste pour le réalisateur et son chef opérateur un médium de choix pour transcender la réalité. Les plans, d’une grande beauté graphique, racontent au spectateur plus qu’un long dialogue. Le cadrage et le surcadrage soulignent l’enfermement et les jeux de perspectives et d’optique offrent des lignes de fuite aux personnages. Le travail sur la couleur, la composition de l’image, les déplacements de caméra devient alors plus que jamais un moyen de décrire, de signifier, de raconter.
Ainsi, comme la poésie du titre le laissait deviner, il s‘avère difficile de rester insensible à cette fable tendre et bouleversante qui exalte la force de l’imagination et de la création.

Sources : avoir-alire.com – La Croix 24/10/2018

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