ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Une affaire de famille

jeudi 13 décembre 2018

19:00 et 21:10

Résumé : Au retour d’une nouvelle expédition de vol à l’étalage, Osamu et son fils recueillent dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même. D’abord réticente à l’idée d’abriter l’enfant pour la nuit, la femme d’Osamu accepte de s’occuper d’elle lorsqu‘elle comprend que ses parents la maltraitent. En dépit de leur pauvreté, survivant de petites rapines qui complètent leurs maigres salaires, les membres de cette famille semblent vivre heureux – jusqu’à ce qu’un incident révèle brutalement leurs plus terribles secrets…

Pays : Japon

Année : 2018

Durée : 2h01

Version : VOST

Titre original : Manbiki kazoku

Date de sortie en France : 12 décembre 2018

Réalisateur : Hirokazu Kore-eda

Scénario : Hirokazu Kore-eda

Image : Ryûto Kondô

Musique : Haruomi Hosono

Avec : Lily Franky, Sakura Andô, Mayu Matsuoka ...

Prix / distinctions : Palme d'or, Cannes 2018


Fiche
bobine

« C’est pas un enlèvement, puisqu’on ne demande pas de ran- çon. » C’est ainsi, en une phrase et deux haussements d’épaules, que la question est réglée : la petite voisine, cinq ans et une belle collection de bleus et de brûlures sur la peau, vient de trouver un nouveau foyer.
Cette « mouflette », Osamu, maigrichon entre deux âges, vif et malin, l’a quasiment ramassée dans la rue, livrée à elle-même, alors qu’il revenait d’un « raid » de ravitaillement au supermarché du coin avec son fils pré-adolescent, Shota, sans passer par la caisse et en oubliant de piquer le shampoing …
A 55 ans, Hirokazu Kore-eda a bâti une oeuvre riche, cohérente, dans laquelle il affirme un style et un thème de prédilection : la famille.
Il fait partie de ces cinéastes japonais, témoins de l’évolution d’une société abîmée par la course au progrès matériel et il sait montrer avec une grande finesse tout le mal que ces crises récurrentes font subir aux liens familiaux.
Kore-eda ne monte pas sur les tréteaux, ne brandit aucun drapeau militant, ne hurle pas sa vision incorrecte de la famille : il se contente de la montrer tranquillement, patiemment, avec beaucoup de précision et de retenue, et parvient ainsi à un degré maximal d’émotion et de vérité humaine.
Ses acteurs sont parfaits, ses images toujours léchées mais pas trop. Il est élégant et simple et sait construire des scènes qui marquent. Chez Kore-eda, il y a souvent une grand-mère espiègle qui parle cru, des hommes assez lâches, du vent dans les arbres, des sourires qui ne font pas cinéma.
Une affaire de famille, c’est du vitriol socio-politique dans un étui de satin super-élégant.

Sources : Les Inrockuptibles, Télérama 14 mai 2018.

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