Wildlife
lundi 7 janvier 2019
19:00 et 21:00
Résumé : Dans les années 1960, Joe, un garçon solitaire et renfermé, est témoin de l'éclatement du mariage de ses parents, après un déménagement dans le Montana.
Année : 2018
Durée : 1h45
Version : VOST
Date de sortie en France : 19 décembre 2018
Réalisateur : Paul Dano
Scénario : Paul Dano et Zoe Kazan d'après Richard Ford
Image : Diego García
Musique : David Lang
Avec : Carey Mulligan, Jake Gyllenhaal, Ed Oxenbould, Bill Camp...
Fiche
bobine
Chapeau bas à Richard Ford qui, en plus d’être un grand écrivain, a eu l’intelligence de déclarer à Paul Dano, en lui accordant les droits cinématographiques de son roman : « Mon livre est mon livre, votre film – celui que vous allez faire – est votre film. Votre fidélité de cinéaste à mon histoire ne m’intéresse pas ». Un blanc-seing qui a permis au réalisateur débutant d’adapter l’oeuvre originale tout en intégrant une part autobiographique qui rend le film d’autant plus juste et attachant.
Ce premier film ressemble de prime abord à ce qu’on appelle un « film d’acteurs ». Paul Dano en est un lui-même, il a méticuleusement composé un écrin pour ses comédiens. Il suit les pas d’un adolescent fraîchement débarqué avec sa famille dans le Montana. La lente et silencieuse déliquescence de la cellule parentale est observée avec anxiété par Joe beaucoup plus mûr et responsable que ses géniteurs. Voilà le fiston confronté aux états d’âme de ses parents. Sa mère, encore jeune, suffoque dans son quotidien. Son père joue les pompiers dans l’espoir de trouver un sens à sa vie laissant seule la maisonnée prête à imploser. Sous l’apparente tranquillité couve un foyer infernal qui n’attend qu’une étincelle pour s’embraser, sous le regard impuissant de Joe. Il devient une victime collatérale et loin de baisser les bras, va se battre à son humble manière.
Si la forme est classique, la mise en scène magistrale, subtile, jamais appuyée, nous transporte. Elle se fait discrète et efficace à l’instar des acteurs phares Jake Gyllenhaal et Carey Mulligan qui incarnent les parents. Le jeune Ed Oxenbould porte le film grâce à son interprétation sensible.
Pour son premier long métrage, Paul Dano nous livre à demi-mots une part de lui-même, il sait tirer de ce drame une émotion fine et profonde.
Sources : Utopia – Cahiers du cinéma – Première décembre 2018