ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Qui a tué lady Winsley ?

lundi 28 janvier 2019

19:00 et 21:00

Résumé : Lady Winsley, une romancière américaine, est assassinée sur une petite île turque. Le célèbre inspecteur Fergan arrive d’Istanbul pour mener l’enquête. Très vite, il doit faire face à des secrets bien gardés dans ce petit coin de pays où les tabous sont nombreux, les liens familiaux étroits, les traditions ancestrales et la diversité ethnique plus large que les esprits.

Pays : Turquie

Année : 2019

Durée : 1h40

Version : VOST

Titre original : Lady Winsley

Date de sortie en France : 2 janvier 2019

Réalisateur : Hiner Saleem

Scénario : Thomas Bidegain

Image : Andreas Sinanos

Avec : Mehmet Kurtulus, Ezgi Mola, Senay Gürler...


Fiche
bobine

Un inspecteur venu de la ville enquête sur le meurtre d’une journaliste américaine dont l’oeil a reçu incidemment une goutte de sang du criminel. Quand il débarque dans ce petit village insulaire figé au siècle dernier, on le croirait parvenu au fin fond de la Turquie (alors que Büyükada n’est qu’à 15 km d’Istambul !). Les autorités locales accueillent l’intrus en grande pompe mais il devient vite clair que tous languissent de s’en débarrasser au plus vite, quitte à accuser arbitrairement un innocent. L’action se passe de nos jours et le choix d’inscrire l’enquête policière sur une île perdue au milieu du Bosphore lui donne un aspect suranné.
« Je suis un conteur avant tout » aime dire Hiner Saleem. Dès Vodka Lemon (2003) le cinéaste a prouvé son goût prononcé pour les fictions épicées, pour sa tendre ironie et son sens inné de l’absurde. En 2013, My Sweet Pepper Land était une sorte de western revisité tourné au carrefour de l’Iran, de l’Irak et de la Turquie. Cette fois, le réalisateur vient taquiner le polar façon Agatha Christie avec la même verve, la même fougue, le même sens de la dérision. Autant de qualités indispensables quand on est né comme lui dans le Kurdistan irakien et qu’on a dû fuir à l’âge de 17 ans.
Les gags à répétition, les situations comiques qu’il glisse dans ses films ne l’empêchent pas de porter un regard critique sur la société turque et ses dérapages vis-à-vis de la question kurde.
Il est alors aisé de déceler dans le film une satire au vitriol de la Turquie d’Erdogän, et, partant, des populismes qui gangrènent la planète ces dernières années. Le réalisateur Hiner Saleem ne s’en cache pas : « Je voulais parler de la société turque et kurde d’aujourd’hui et des rapports entre les deux, sans être sentencieux sur le fond. C’est une histoire adressée à tout le monde, un sujet universel qui traite des rapports intemporels entre les hommes. L’humour, l’absurde et la folie accompagnent mes personnages, comme ils accompagnent chaque être humain qui veut vivre, ou qui tente de survivre »
Comédie policière, Qui a tué Lady Winsley ? dégage un charme rétro auquel il est difficile de ne pas succomber…

Sources : Dossier de presse – Positif n° 695 – Avoir-alire 08/01 – Utopia déc 2018

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