« Qu’est-ce que tu consommais ? – De l’alcool, tout ce qui me tombait sous la main, des médocs, de la ritaline, du valium, de la coke tous les jours. J’ai mal partout. »
En découvrant la première scène, le spectateur a l’impression de rentrer dans un documentaire. Ainsi, dans cette grande bâtisse isolée à la campagne, il y a Margot, Jérémy, Salomé, César, Sonia… Ils ont entre 18 et 50 ans. Tout les sépare.
Pourtant, dans ce lieu, la parole est libre. Il y a parfois des cris, des larmes, des émotions, des rires. Le film déroule la chronique d’un lieu ouvert qui accueille des hommes et des femmes abîmés par la vie et par la drogue.
Fabienne Godet capte avec justesse et précision les à-coups du processus thérapeutique, avec empathie et à la bonne distance, en montrant la résolution individuelle des conflits intérieurs grâce à la vie en collectivité, aux groupes de paroles et à la reconstruction d’un lien social.
Puis peu à peu, on se rend compte qu’il ne s’agit pas d’un documentaire mais bel et bien d’une fiction qui emprunte la forme du film choral avec une mosaïque d’une quinzaine de personnages que la réalisatrice assemble sans jamais chercher le coup de force narratif. La caméra s’harmonise tranquillement avec le rythme du lieu et la solitude intérieure aiguë des protagonistes interprétés par des comédiens remarquables dont on se demande toujours s’ils improvisent ou s’il s’agit de leur véritable vie.
Un personnage-pivot joue néanmoins le rôle de miroir agissant de ce portrait de groupe, en la personne de Margot, une jeune trentenaire qui s’est abîmée dans la toxicomanie après son arrivée à Paris. Ce personnage est interprété par l’exceptionnelle Julie Moulier qui a co-écrit le scénario avec Fabienne Godet.
Dans cette deuxième partie, le film prend une autre dimension. Les émotions les plus indicibles, les non-dits, les confessions sont captés sans aucune manipulation. Nos vies formidables devient alors une émouvante chronique de la résilience où une bande incroyable de vivants crient haut et fort qu’on s’en sort mieux à plusieurs avec comme seules règles, le partage, l’honnêteté, l’authenticité, l’humanité.

Sources : Cineuropa.org, Télérama.fr, Ciné32, dossier de presse

Diversité 2019. PROGRAMMEOrganisé et animé par le Centre Image – Pôle régional d’éducation aux images – avec le soutien de la CGET, du Conseil Régional BFC, de la DRAC BFC et de Pays de Montbéliard Agglomération, le festival Diversité se déroulera cette année du 20 mars au 5 avril 2019
Diversité est un festival citoyen et collaboratif qui s’appuie sur le réseau des partenaires régionaux du Pôle qui sont tous les ans toujours plus nombreux.
Les objectifs de ce festival sont clairement définis puisqu’il s’agit d’une part de mettre en lumière les aspects positifs du vivre ensemble et les discriminations dont peuvent être victimes nombre de nos semblables, et d’autre part de libérer la parole citoyenne sur des questions de société délicates tout en parlant de cinéma.
Pour être au plus près de ces ambitions, Diversité propose donc une programmation individualisée, afin de satisfaire les désirs de cinéma singuliers des différents partenaires et de respecter les habitudes sur chaque territoire. La programmation du festival cherche à accompagner les nombreuses initiatives locales en matière de promotion de la tolérance et de lutte contre les discriminations par le biais du cinéma.

Vous pourrez retrouver la programmation du festival à l’adresse suivante :http://www.poleimage-franche-comte.org/festivals-evenements/diversite

en partenariat avec le festival Diversité organisé par le Pôle régional d’éducation aux images

Née à Angers, Fabienne Godet commence par exercer le métier de psychosociologue tout en réalisant des courts métrages.

En 1999, son moyen métrage LA TENTATION DE L’INNOCENCE est primé à Clermont-Ferrand et sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes

Elle passe au long métrage avec SAUF LE RESPECT QUE JE VOUS DOIS en 2006. Interprété par Olivier Gourmet, Dominique Blanc, Marion Cotillard et Julie Depardieu, ce premier film décrit avec précision les mécanismes de la violence au travail. Il sera sélectionné entre autres aux festivals de San Sebastian et Angers, primé à Shanghaï et Miami, et très chaleureusement accueilli par la critique.
En 2009, elle réalise NE ME LIBÉREZ PAS, JE M’EN CHARGE, un documentaire sur le célèbre « prince de l’évasion », Michel Vaujour, qui sera sélectionné à la Berlinale et nommé pour le César du Meilleur documentaire.
En 2013, elle offre le rôle principal d’UNE PLACE SUR LA TERRE à Benoît Poelvoorde, ce qui lui vaudra le Magritte du Meilleur acteur pour son personnage de photographe joyeusement désabusé par la vie.
En 2017, elle réalise son quatrième long métrage NOS VIES FORMIDABLES avec Julie Moulier dans le rôle principal après un travail de recherche de plus de deux ans auprès des Narcotiques Anonymes et d’une communauté thérapeutique.

Régis Ribes,comédien
Régis Ribes est thérapeute diplômé en addictologie, formé à la thérapie familiale et à la conduite de groupes de thérapie. Il s’est spécialisé dans les dispositifs de traitement type « Modèle Minnesota », une méthode thérapeutique anglo-saxonne d’orientation psycho-éducative, inspirée des programmes en 12 étapes des Alcooliques et Narcotiques Anonymes. Cette méthode privilégie l’idée que l’addiction est une maladie pouvant, entre autres, être traitée par la facilitation de la parole, la dynamique de groupe et l’entraide.Régis a travaillé 10 ans au centre APTE (Bucy-le-Long), puis 4 ans à la Communauté Thérapeutique d’Aubervilliers en tant que « Counsellor ».