Les héritières
jeudi 28 février 2019
19:00 et 21:00
Résumé : Asuncion, Paraguay. Chela, riche héritière, a mené la grande vie pendant 30 ans avec Chiquita. Mais au bord de la faillite, elle doit vendre tous ses biens et regarde Chiquita, accusée de fraude, partir en prison. Alors qu’elle n’a pas conduit depuis des années, Chela accepte de faire le taxi pour un groupe de riches femmes âgées de son quartier et fait la rencontre de la jeune et charmante Angy. A ses côtés, Chela prend confiance en elle et cherche à ouvrir un nouveau chapitre de sa vie.
Pays : Paraguay
Année : 2018
Durée : 1h37
Version : VOST
Titre original : Las herederas
Date de sortie en France : 28 novembre 2018
Réalisateur : Marcelo Martinessi
Scénario : Marcelo Martinessi
Image : Luis Armando Arteaga
Avec : Ana Brun, Margarita Irun, Ana Ivanova |...
Fiche
bobine
Deux descendantes de grandes familles, Chela la blonde et Chiquita la brune vivent ensemble depuis plusieurs années. Elles sont contraintes de vendre ce qu’elles peuvent de leurs biens héréditaires et de s’endetter…
Histoire d’une dépossession, Les Héritières met en lumière la beauté fanée d’une vie aristocratique devenue fantomatique. Ce film n’est ni un drame social, ni un drame crépusculaire. Sans éventer l’intrigue, on peut dire qu’elle prend une tournure bien moins pénible qu’on aurait pu le prévoir. Avec habileté, Marcelo Martinessi évite à son scénario de verser dans le pathétique ou dans le suspense facile, usant souvent d’ellipses bien pensées.
Le point de vue du réalisateur consiste non seulement à relever ce que ces bourgeoises déchues ou encore opulentes ont de spécifique, mais aussi, et surtout, à observer chez elles des traits proprement universels. Dans cet univers délicat et rétro, le réalisateur fait surgir la cocasserie du chaos d’aujourd’hui.
Ce film centré sur les femmes séduit par son mélange de classicisme intemporel et de réalisme très actuel. Un frisson le traverse, frisson à la fois mélancolique et passionné.
Dans le rôle principal, Ana Brun fait des merveilles. Elle est si désagréable au début qu’on se demande comment on pourrait l’aimer ; et petit à petit, dès que sa carapace se fendille, elle devient radieuse et émouvante.
Plus encore qu’un portrait de femme, Les Héritières est un film de femmes au pluriel, drôles, gouailleuses, contrastées, et c’est à elles que le cinéaste rend hommage à travers un regard mi-taquin mi-attendri. Grâce à cela, il se dégage du film un optimisme inattendu, d’autant plus appréciable qu’il sonne juste.
Sources : Positif n°694 décembre 2018 (Denitza Bantcheva) – Télérama 28/11/18 (Frédéric Strauss) – Les Inrockuptibles 28/11/18 (Emily Barnett)