ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Samouni Road

lundi 4 mars 2019

19:00 et 21:00

Résumé : Dans la périphérie rurale de la ville de Gaza, la famille Samouni s’apprête à célébrer un mariage. C'est la première fête depuis la dernière guerre. Amal, Fouad, leurs frères et leurs cousins ont perdu leurs parents, leurs maisons et leurs oliviers. Le quartier où ils habitent est en reconstruction. Ils replantent des arbres et labourent les champs, mais une tâche plus difficile encore incombe à ces jeunes survivants : reconstruire leur propre mémoire. Au fil de leurs souvenirs, Samouni Road dresse un portrait de cette famille avant, pendant et après l’événement qui a changé leur vie à jamais.

Pays : Italie

Année : 2018

Durée : 2h08

Version : VOST

Titre original : La strada dei Samouni

Date de sortie en France : 7 novembre 2018

Réalisateur : Stefano Savona

Scénario : Stefano Savona, Penelope Bortoluzzi

Prix / distinctions : Oeil d’Or du meilleur documentaire, Cannes 2018. Prix Lumières 2019 du meilleur documentaire.


Fiche
bobine

C’est au lendemain des attaques de l’armée israélienne à Gaza en janvier 2009 que le réalisateur avait rencontré les Samouni qui ne sont pas des réfugiés comme les autres sur les territoires occupés . Ce sont des paysans qui cultivent des fruits et des légumes. Ils ne se sentent pas concernés par un conflit qui les dépasse jusqu’à ce que l’armée israélienne, sans aucun discernement, détruise une à une les propriétés qu’ils occupent et verse le sang de vingt-neuf membres de leur famille.

Tourné au coeur d’une situation dramatique, le film surprend d’abord par sa lenteur, son calme et le temps pris pour donner à voir la beauté des tâches ordinaires : les hommes qui recom- mencent à cultiver quelques lopins de terre, les enfants qui jouent, cueillent des olives, la mère de famille qui confectionne des galettes de pain… et un mariage qui va bientôt être célébré.

Samouni Road n’a en rien l’urgence d’un film de combat, comme on pourrait s’y attendre lorsqu’il s’agit de la Palestine, et le cinéaste parvient à nous faire rencontrer les Samouni en tant qu’êtres vivants et non dans la sidération de l’immédiat après – drame. Pour recréer ce qu’il n’a pas pu filmer, Stefano Savona a recours à des flash-back en animation, dans le sublime noir et blanc de l’artiste Simone Massi dont la technique consiste à étaler une flaque d’huile noire sur une toile avant d’y strier les traits des personnages.

Dans ces séquences d’animation, on retrouve le visage de la jeune Amal, ceux de ces cousins, oncles ou tantes entourés de leurs proches, ressuscités fugitivement par la magie du dessin. Ce dispositif fait exploser les codes du documentaire pour s’affranchir de la cruauté et de la crudité de la photographie et laisser aux survivants la possibilité de reprendre forme peu à peu dans le film comme dans la vie.

Un documentaire, implacable et subtil, sur la résilience.

 

Sources : Avoir-alire-com, Libération.fr, Cahiers du Cinéma, novembre 2018.

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