Sibel

jeudi 2 mai 2019

19:30

Invité / Débat

En présence des réalisateurs

Résumé : Sibel, 25 ans, vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des montagnes de la mer noire en Turquie. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise un fugitif. Blessé, menaçant et vulnérable, il pose, pour la première fois, un regard neuf sur elle.

Pays : France - Turquie

Année : 2018

Durée : 1h35

Version : VOST

Date de sortie en France : 6 mars 2019

Réalisateur : Guillaume Giovanetti, Çagla Zencirci

Scénario : Guillaume Giovanetti, Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti, Çagla Zencirci

Image : Eric Devin

Musique : Bassel Hallak Pi

Avec : Damia Sonmez, Emin Gürsoy, Erkan Kolçak....

Prix / distinctions : Prix du jury oecuménique, prix de la presse et du jury des jeunes, Locarno 2018 - Prix du public et prix de la critique, Cinemed Monpellier 2018 - Prix du meilleur scénario et prix de la meilleur actrice, Antalya 2018 - Prix du jury des exploitants, Vesoul 2019.


Fiche
bobine

A Kusköy, petit village perdu dans les montagnes qui bordent la Mer Noire et dont le nom signifie précisément « village des oiseaux », tout le monde maîtrise le Kusdili. Inventé il y a quatre siècles pour communiquer au-delà des reliefs, ce langage transforme chaque syllabe de la langue turque en
un sifflement particulier. Sibel qui est muette n’a pas d’autre alternative pour se faire comprendre.
Epicier et maire du village, le père de Sibel est veuf, il élève ses deux filles seul et manifeste une affectueuse compréhension envers son aînée handicapée qu’il laisse courir dans la nature, cheveux au vent. Est-ce là une paternité qui, dans un petit village de tradition musulmane, serait moderne sans le savoir ?
Car Sibel est traitée en paria par les villageoises redoutant que la « muette » ne les contamine ou pire encore ne porte malheur à leurs affaires matrimoniales, principale préoccupation des femmes. Elle jouit par contre d’une liberté que les autres n’ont pas, expédiant les corvées qu’elle doit efectuer aux champs et au logis, pour arpenter la forêt sans relâche, fusil à l’épaule, à la recherche d’un loup qui terrorise le village depuis des décennies et qu’elle espère tuer pour gagner enfin l’estime des villageois.
Mais un jour, c’est un homme blessé et traqué qu’elle rencontre et Sibel ne craindra pas non plus ce « loup » là… qui posera sur elle un regard nouveau.
Venus du documentaire, les réalisateurs Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti ont su impliquer la population de ce village dans un conte qui prend de plus en plus violemment les contours d’un suspens politique dans une société patriarcale.
Ils livrent ici un très beau portrait de femme sur l’émancipation et l’acceptation de la différence.
Si belle, Sibel, muette, fière, et libre…

Sources: J:MAG Locarno 2018, Positif n° 697, Midi

Carton plein pour la projection de «Sibel» à Chalon-sur-Saône

Hier soir, était projeté «Sibel», un film dramatique turc de 2018 réalisé par Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti, à Chalon-sur-Saône. Retour sur cette soirée qui s’est déroulée au cinéma Mégarama Axel, en présence des deux réalisateurs.

La Bobine, association chalonnaise de mordus du 7ème art, qui fêtait ses 30ans, cette année, présidée par Chantal Thévenot, invitait, jeudi soir, à 19 heures 30, adhérents et cinéphiles, à venir assister à la projection de «Sibel», un film dramatique turc de 2018, en version originale sous-titrée, réalisé par Çağla Zencirci et Guillaume Giovanettiau cinéma Mégarama Axel, situé au 67 Rue Gloriette, à Chalon-sur-Saône.

Sibel, 25 ans, vit avec son père, Emin, épicier et maire de Kuşköy ( «Village des oiseaux»en turc), petit village isolé dans la Chaîne Pontique, sur les bords de la Mer Noire, au nord-est de la Turquie, et sa sœur, Fatma. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région, appelée le chant des oiseaux. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise un fugitif. Blessé, menaçant et vulnérable, il pose, pour la première fois, un regard neuf sur elle…

Distribué dans 38 salles en France, ce film indépendant, d’une durée de 1 heures 35, est bien parti pour dépasser la barre symbolique des 100 000 entrées dans l’Hexagone, et ce depuis sa sortie en mars dernier.

Le long-métrage a été présenté et récompensé dans de nombreux festivals dont le Locarno Festival, en Suisse, en 2018, avec le prix du jury jeune, le prix de la presse, et le prix du jury œcuménique, le Festival de Montpellier (2018) avec le prix du public et le prix de la presse, ainsi qu’aux Rencontres cinématographiques de Cannes 2018 avec le prix du public et le prix de la presse. Les deux réalisateurs ont également reçus le prix de la meilleure coproduction européenne au Festival du film de Hambourg (2018), 3ème plus grand festival cinématographique d’Allemagne, le prix du jury étudiant au MedFilm Festival de Rome (2018), le Grand prix, le prix du jury jeune, le prix cinéeuropéa au Festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles (2018) mais aussi en Turquie, où le film est sorti le 22 février dernier et a été distribué dans 80 salles, ce qui n’est pas rien de l’autre côté de la Mer Égée!

Là-bas, «Sibel» a été récompensé au Festival international du film d’Adana (2018), en obtenant le prix du meilleur film et celui de la meilleure actrice ainsi qu’au Festival international du film d’Antalya (2018), raflant le prix du meilleur scénario et le prix de la meilleure actrice.

Il faut dire qu’au casting, il y a la belle Damla Sönmez, âgée de 31 ans, immense star en Turquie, avec ses yeux magnifiques, c’est son 11ème film. Elle a joué dans 13 feuilletons, 6 pièces de théâtre et 2 court-métrages. Mais aussi, Erkan Kolçak Köstendil, qui campe le rôle du fugitif dans «Sibel», est une étoile montante du cinéma turc, également réalisateur, il a également joué dans de nombreuses séries turques. En Turquie, les feuilletons font un tabac y compris dans le monde arabe. Certains sont suivis par des millions de téléspectateurs du Maroc à l’Irak en passant par Istanbul.
L’actrice stambouliote d’origine circassienne, au regard inoubliable, jouera dans la série de Netflix «Ottoman Rising», qui nous narre l’histoire de l’ascencion fulgurante de Mehmet II, connu sous le nom de «Fatih» («Le Conquérant»), monté sur le trône à l’âge de 13 ans jusqu’à la prise de Constantinople, en 1453, qui mit fin à l’Empire byzantin.

Après la diffusion du film, le couple franco-turc a tenu à répondre aux questions des nombreux curieux venus découvrir cette pépite qui nous fait voyager dans le Pont, entre champs de thé et brume dans la forêt, sans musique, si ce n’est le mystérieux kuş dili, le chant des oiseaux.

224 entrées, ce soir-là, pour la projection du film. Largement de quoi ravir les sympathiques réalisateurs qui travaillent déjà sur d’autres projets en Turquie, en Corée du Sud mais aussi en Corse.

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati (info-chalon)

Regarder la
bande-annonce

Soirée spéciale
Invité – Débat

En présence de Guillaume Giovanetti et Çağla Zencirci
Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti, duo de cinéastes vivant entre Paris et Istanbul, ont réalisé plusieurs courts métrages et documentaires au Moyen-Orient, en Asie et en Europe (dont Ata, France-Turquie 2008 et Six, Japon-France 2009) sélectionnés dans plus de 200 festivals dans le monde ( Berlinade, Locarno, Rotterdam, Tampere, FD Marseille, Clermond-Ferrand, etc…) et primés plus de 40 fois.

En 2012, les coréalisateurs ont achevé Noor, leur premier long métrage ( France-Turquie – Paskistan), tourné au Pakistan grâce au soutien du programme Média de l’Union Européenne. Le film a été présenté au 65e Festival de Cannes en 2012, dans la section de l’ACID. Après plus de 80 invitations dans des festivals du monde entier et de nombreuses récompenses, le film est sorti en France en avril 2014.
Ningen, leur second long métrage ( Japon-Turquie-France ), a été tourné au Japon et écrit en résidence à la prestigieuse Villa Kujoyama de Kyoto. Sélectionné à Toronto en 2013, il a par la suite obtenu plusieurs prix dont meilleur film, meilleur acteur et meilleure cinématographie à Dublin et une mention spéciale du Jury au Festival Asiatique de Tours. Le film est sorti en France et au Japon, en février 2015.
Sibel est leur troisième long métrage. Il a été présenté et récompensé dans de nombreux festivals internationaux. Nous aurons le plaisir de retrouver ce duo de jeunes réalisateurs déjà reçus à La bobine en novembre 2014 pour leur premier film Noor.