
Les Témoins de Lendsdorf
lundi 3 juin 2019
19:00 et 21:00
Résumé : Yoel est un historien juif orthodoxe, chargé de la conservation des lieux de mémoire liés à la Shoah. Depuis des années, il enquête sur un massacre qui aurait eu lieu dans le village de Lendsdorf mais faute de preuves tangibles, le site sera bétonné sous quinze jours. Ce film mêle les forces de l’oubli à la quête de la mémoire et bifurque vers un questionnement identitaire assez inattendu. Sobre et efficace, Les témoins de Lendsdorf se regarde comme un thriller
Pays : Israël
Année : 2019
Durée : 1h34
Version : VOST
Titre original : The Testament
Date de sortie en France : 13 mars 2019
Réalisateur : Amichai Greenberg
Scénario : Amichai Greenberg
Image : Moshe Mishali
Musique : Walter W. Cikan, Marnix Veenenbos
Avec : Ori Pfeffer, Hagit Dasberg-Shamul ...
Fiche
bobine
Yoel est un historien juif orthodoxe, chargé de la conservation des lieux de mémoire liés à la Shoah. Depuis des années, il enquête sur un massacre qui se serait déroulé dans le village de Lendsdorf, en Autriche, au crépuscule de la Seconde Guerre Mondiale.
Jusqu’ici patientes et monacales, ses recherches s’accélèrent lorsqu’il se voit assigner un ultimatum : faute de preuves tangibles de la tuerie, le site sera bétonné sous quinzaine…
« Sans la quête de vérité de l’historien, les morts n’auraient pas même d’existence ». Le réalisateur Amichaï Greenberg ne se contente pas de défendre un point de vue, il argumente de manière méticuleuse et réfléchie. Il donne ainsi du sens au mot négationnisme. En effet, cela commence tout simplement par
le désintérêt ou la volonté de ne plus y prêter attention. La peur sous de multiples formes est aussi un obstacle à la vérité, notamment la peur implicite d’une culpabilité pour un pays et ses habitants.
L’efficacité du film repose sur sa structure et son scénario. Le temps est compté et une tension s’installe. L’historien se retrouve face à des conflits externes : convaincre ses interlocuteurs de le laisser continuer, mais pour cela il a une obligation de résultat. Il doit également faire face à des conflits internes : ses recherches touchant sa propre famille, il est lui-même concerné par la dure réalité de l’oubli. La proximité et l’empathie opèrent parce que, des deux côtés, le héros a à perdre et à gagner .
Les Témoins de Lendsdorf, construit de manière classique à travers un mécanisme d’enquête, s’avère humaniste par ce qu’il défend : le combat pour le souvenir et son importance. Il montre, de manière subtile, ce qui peut se cacher derrière l’oubli.
Sources : Le Monde, 13 mars 2019. La Croix, 12 mars 2019