Comme si de rien n’était
jeudi 27 juin 2019
19:00 et 21:00
Résumé : Janne est une femme moderne, éduquée, rationnelle, une femme qui réclame le droit d’être qui elle veut. Lors d'une réunion entre anciens camarades sa vie bascule. Mais elle va persister à faire semblant que tout va bien, refuser de se considérer comme une victime et de perdre le contrôle… jusqu’à quand ?
Pays : Allemagne
Année : 2019
Durée : 1h30
Version : VOST
Titre original : Alles ist gut
Date de sortie en France : 3 avril 2019
Réalisateur : Eva Trobisch
Scénario : Eva Trobisch
Image : Julian Krubasik
Avec : Aenne Schwarz, Andreas Döhler, Hans Löw ...
Fiche
bobine
Janne est une trentenaire moderne, éduquée, qui travaille dans l’édition. Volontaire et sûre d’elle, elle mène une vie sereine avec son compagnon Piet. Si elle a des failles comme tout le monde, elle a appris à les cacher. Un soir, après avoir retrouvé amis et collègues autour d’un verre, elle accepte de se faire raccompagner par l’un d’eux. Quand les choses dérapent, Janne décide d’assumer seule ce qu’elle refuse d’affronter comme un traumatisme. Elle fera « comme si de rien n’était ».
Le premier long métrage de la réalisatrice allemande Eva Trobisch annonce dès son titre, Alles ist gut (Tout va bien), la volonté de son personnage de nier une réalité qui l’entrave. Avec originalité, elle contourne ainsi, dès le scénario, le schéma attendu de la victime qui cherche à se reconstruire.
Contre toute attente, Janne prend le spectateur à contre-pied en utilisant les seules armes à sa portée à ce moment-là : la fierté et le défi.
Au-delà du traumatisme, ce qui intéresse la réalisatrice, c’est la détermination aveugle de son personnage. Jusqu’où peut-on affronter seul(e) ses traumatismes ? A quel moment l’indépendance bascule-t-elle dans le repli sur soi et la force de caractère, dans l’aveuglement ? Eva Trobisch se refuse à tout pathos ou sensationnalisme. Avec un réalisme rare, elle décortique ainsi les conséquences complexes et insidieuses du déni. La réalisatrice pose sur Janne un regard dénué de tout jugement : derrière son visage fier et têtu, elle scrute le mystère d’une femme blessée sans volonté démonstrative.
Il fallait une actrice à la hauteur de ce personnage complexe. Aenne Schwarz, entre détresse refoulée et mépris affiché, est fascinante d’ambiguïté.
Un portrait de femme, sensible et troublant.
Sources : www.avoir-alire.com 28/03/19 – La croix 2/04/19- Télérama 03/04/19