Tremblements
jeudi 12 septembre 2019
19:00 et 21:00
Résumé : Guatemala, Pablo, 40 ans, est un "homme comme il faut", religieux pratiquant, marié, père de deux enfants merveilleux. Quand Il tombe amoureux de Francisco, sa famille et son Église decident de l’aider à se "soigner". Dieu aime peut-être les pécheurs, mais il déteste le péché.
Pays : Guatemala
Année : 2019
Durée : 1h47
Version : VOST
Titre original : Temblores
Date de sortie en France : 1 mai 2019
Réalisateur : Jayro Bustamante
Scénario : Jayro Bustamante
Image : Luis Armando Arteaga
Musique : Pascual Reyes
Avec : Juan Pablo Olyslager, Mauricio Armas Zebadúa, Diane Bathen
Fiche
bobine
Ixcanul (2016) premier long-métrage du réalisateur guatémaltèque Jayro Bustamante, décrivait le quotidien d’une jeune fille maya dans une plantation de café sur les pentes d’un volcan. Dans Tremblements l’univers est radicalement différent : on quitte la campagne pour la capitale, la pauvreté pour la richesse, les Indiens pour les blancs…
S’il y a bien quelques secousses sismiques au cours du film, le séisme est provoqué par le personnage principal, Pablo, 40 ans, bien sous tous rapports, issu d’une famille de la grande bourgeoisie fortunée, marié père de deux enfants et catholique pratiquant. Lorsqu’on le rencontre, il vient de commettre la
pire transgression qui se puisse imaginer dans ce contexte : il a quitté femme et enfants pour un homme dont il est follement amoureux, Francisco. On pénètre à ce moment dans l’épicentre d’un cataclysme familial…
L’essentiel de l’action est alors concentrée sur la contre-offensive menée conjointement par la famille, l’église, le capital, pour remettre Pablo dans le droit chemin, et le reconvertir à la virilité de sa soi-disant vraie nature en insistant sur la honte qui le paralyse. La religion en particulier, représentée par l’église évangélique désormais majoritaire au Guatemala, sous des dehors bienveillants et humanistes, exerce une pression psychologique sur les transgresseurs pour les faire renoncer à la vérité de leurs désirs sexuels.
L’impasse totale dans laquelle se trouve Pablo est soulignée par le travail formel sur l’ombre, le gris et le brun, les angles de prises de vues vouant l’espace à la claustrophobie et à la rigidité ambiante. Et la mise en scène, suffisamment subtile pour éviter l’écueil du pamphlet, ne démontre jamais, mais laisse le spectateur se faire sa propre idée sur les méthodes employées pour détourner les hommes de leurs mauvais penchants sexuels.
Sans céder à la facilité émotionnelle et sans appesantir son propos, le réalisateur dénonce une société gouvernée par des valeurs familiales et religieuses qu’il est quasiment impossible de transgresser, et qui interdisent toute possibilité d’être soi-même.
Sources : Utopia gazette. aVoir-aLire.com. Le monde.fr. Libération.fr.