Une grande fille
jeudi 19 septembre 2019
18:30 et 21:00
Retour sur la soirée : article paru le 20/09/2019 sur Info Chalon
Résumé : 1945. La Deuxième Guerre mondiale a ravagé Léningrad. Au sein de ces ruines, deux jeunes femmes, Iya et Masha, tentent de se reconstruire et de donner un sens à leur vie.
Pays : Russie
Année : 2019
Durée : 2h17
Version : VOST
Titre original : Dylda
Date de sortie en France : 7 août 2019
Réalisateur : Kantemir Balagov
Scénario : Kantemir Balagov, Aleksandr Terekhov
Image : Kseniya Sereda
Musique : Evgueni Galperine
Avec : Konstantin Balakirev, Andrey Bykov, Olga Dragunova...
Fiche
bobine
Après son coup d’essai magistral avec Tesnota en 2017, Kantemir Balagov jeune prodige du cinéma russe, né en 1991, confirme ici son talent de cinéaste de l’enfermement mental et de la fermentation des passions.
Pour écrire ce film les deux coscénaristes se sont inspirés des souvenirs de guerre recueillis par Svetlana Aleksievitch (Prix Nobel de littérature en 2015) dans La guerre n’a pas un visage de femmes. Par sa capacité à mêler les destins individuels à la grande Histoire, par sa réalisation puissante, ce jeune cinéaste, disciple d’Alexandre Sokourov, semble reprendre le flambeau épique du cinéma soviétique.
Nous sommes à Léningrad, à l’automne 1945. Lya et Masha, démobilisées de l’Armée rouge sont aides-soignantes dans un hôpital militaire. La Guerre est finie, mais ses répercussions se font encore sentir dans le corps fracassé des anciens combattants comme dans la psyché traumatisée des deux amies. Lya, grande blonde timide, écoute et soigne les blessés. D’étranges acouphènes la rendent parfois absente au monde et son entourage doit attendre qu’elle émerge de cette soudaine catalepsie. Masha, petite rousse volubile, est revenue stérile du front…
Ensemble ces deux âmes sœurs vont réapprendre à jouir de la vie dans une relation réparatrice aussi bien que toxique.
Chaque scène s’avère d’une beauté lumineuse et glaçante. Sous l’influence des grands maîtres de la peinture hollandaise, le réalisateur compose une palette subtile de rouge et de vert exprimant à la fois l’antagonisme et la complémentarité de ses deux héroïnes.
Entre tendresse, empathie, malaise et colère, Une Grande Fille ne cesse de nous troubler … du grand cinéma !
Sources : Le Monde, Le Canard Enchainé, Télérama 7 août 2019 et Utopia août 2019