Papicha
jeudi 26 septembre 2019
19:00 et 21:00
En avant-première
Résumé : Alger, années 90. Nedjma, 18 ans, étudiante habitant la cité universitaire, rêve de devenir styliste. A la nuit tombée, elle se faufile à travers les mailles du grillage de la Cité avec ses meilleures amies pour rejoindre la boîte de nuit où elle vend ses créations aux " papichas ", jolies jeunes filles algéroises. La situation politique et sociale du pays ne cesse de se dégrader. Refusant cette fatalité, Nedjma décide de se battre pour sa liberté en organisant un défilé de mode, bravant ainsi tous les interdits.
Pays : Algérie
Année : 2019
Durée : 1h46
Version : VOST
Date de sortie en France : 9 octobre 2019
Réalisateur : Mounia Meddour
Scénario : Fadette Drouard, Mounia Meddour
Image : Léo Lefèvre
Musique : Rob
Avec : Lyna Khoudri, Nadia Kaci, Yasin Houicha ...
Fiche
bobine
A 18 ans, Nedjma (Lyna Khoudri) est une étudiante à la personnalité indomptable qui n’hésite pas à enfreindre les règles pour assouvir sa passion du stylisme. La nuit, elle fait le mur, avec son amie Wassila (Shirine Boutella) ; elles s’évadent de la Cité Universitaire pour rallier une boite de nuit où elles vendent leurs créations dans les toilettes. Les deux copines se maquillent, fument, mais se camouflent aussitôt sous un hidjab lorsque l’armée croise leur route. C’est qu’à Alger, dans ces années 90, l’ambiance est pesante, la radio égrène les nouvelles d’attentats, des affiches envahissent les murs appelant les femmes à revêtir « le hidjab de la musulmane » et les désirs d’exil sont à leur paroxysme. Mais Nedjma, elle, n’a pas envie de quitter un pays qu’elle aime, et la jeune femme ne se laisse pas non plus marcher sur les pieds par le discours machiste dominant.
Pour son premier long métrage, c’est à travers le parcours d’une jeune femme pleine d’énergie et d’espoir (sans doute inspirée par ses propres souvenirs) que la réalisatrice Mounia Meddour revient sur cette sombre période qui ébranla l’Algérie. Tableau d’une jeunesse prise entre deux feux (subir ou s’exiler), le film progresse avec un rythme porté par la détermination d’une héroïne toujours en mouvement. La vitalité de Nejma est soutenue par une mise en scène tonique et sensuelle, au plus près des visages et des corps. Le spectateur empathique adopte le point de vue de la « papicha » (jolie jeune fille en argot algérien). Il soutient son refus de voir son pays passer de la violence insidieuse à la violence effective envers les femmes, son indignation à sentir le regard accusateur que les hommes portent sur elle et ses amies.
Pour Nejma, l’entraide et la sororité ne sont pas de vains mots. Et l’intérêt pour la mode ne représente pas une futilité : plus qu’un droit à la coquetterie, c’est un droit à être féminine, libre de son corps et de ses mouvements
Papicha est un film émouvant et salutaire. Signe des temps, il représentera l’Algérie aux Oscars 2020.
Sources : Dossier de presse – La Croix du 17/05/2019 – www.cinemas-utopia.org