Peu m’importe si l’Histoire nous considère comme des barbares
lundi 30 septembre 2019
18:30 et 21:00
Résumé : En 1941, l’armée roumaine a massacré 20 000 Juifs à Odessa. De nos jours, une jeune metteuse en scène veut retranscrire cet épisode douloureux, par une reconstitution militaire, dans le cadre d’un événement public. La mise en scène sera-t-elle possible ?
Pays : Roumanie
Année : 2019
Durée : 2h19
Version : VOST
Titre original : Îmi este indiferent daca în istorie vom intra ca barbari
Date de sortie en France : 20 février 2019
Réalisateur : Radu Jude
Scénario : Radu Jude
Image : Marius Panduru
Avec : Ioana Iacob, Alex Bogdan, Alexandru Dabija...
Fiche
bobine
Une jeune artiste, Mariana Marin, metteur en scène de théâtre, se bat dans la Roumanie d’aujourd’hui, pour dénoncer, à travers un spectacle grand public, la participation de son pays à l’Holocauste. Elle travaille d’arrache-pied sur la reconstitution complexe du massacre d’Odessa, survenu en 1941, quand le chef de l’armée roumaine, Ion Antonescu, a ordonné l’exécution de civils juifs. Des milliers d’innocents sont morts ce jour-là, et Mariana voudrait rejouer les événements sur une place au centre de Bucarest.
Elle doit vite faire face à des obstacles inattendus et ridicules, car ses acteurs amateurs comme les représentants de la ville ont des avis très tranchés, non seulement sur ce qui s’est passé, mais aussi sur la manière dont les événements devraient être mis en scène et présentés au peuple…
Pour ne pas céder à ces influences, Mariana s’appuie sur les livres, sur les mots des historiens, philosophes, poètes, écrivains. Sa lutte pour imposer sa vision d’artiste se double, à l’arrière-plan, de la question de sa relation aux hommes.
Mariana avance à contre-sens et sans aucune garantie. Affrontant à la fois la solitude de l’artiste et celle de la femme. Le spectacle de Mariana est une mise en abyme du film de Radu Jude. Il interroge le pouvoir de l’oeuvre d’art : une oeuvre par ses artifices, peut-elle énoncer quelque chose de vrai et le
donner à entendre à ceux qui n’en veulent rien savoir ?
Et nous ? Avec quels prêt-à-penser regardons-nous le monde ? Quel long travail acceptons-nous d’accomplir pour tenter de penser en dehors des sentiers battus et du confortable consensus ? Penser et se parler encore au-delà des incompréhensions radicales sans céder au goût du meurtre ?
Sources : Dossier de presse – Utopia – Avoir/Alire février 2019