ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Etre vivant et le savoir

jeudi 17 octobre 2019

19:30

Invité / Débat

EN PRESENCE DU REALISATEUR

Résumé : Alors qu’Alain Cavalier prépare un documentaire sur le récit autobiographique de la romancière Emmanuèle Bernheim où elle raconte comment son père lui a demandé « d’en finir « à la suite d’un accident cardio-vasculaire, celle-ci tombe malade et le tournage doit être reporté. Une sorte de journal de bord filmé où Alain Cavalier livre, par petites touches intimistes et chaleureuses, une bouleversante réflexion sur la fin de vie.

Pays : France

Année : 2019

Durée : 1h22

Date de sortie en France : 5 juin 2019

Réalisateur : Alain Cavalier

Scénario : Alain Cavalier, Emmanuèle Bernheim

Image : Alain Cavalier

Avec : Alain Cavalier, Emmanuèle Bernheim...


Fiche
bobine

Alain Cavalier (87 ans et soixante ans de carrière – son premier long métrage remonte à 1961) propose comme à son habitude un travail très personnel. Retenir les êtres disparus en les évoquant, en les invoquant par le biais du journal intime, il l’a déjà fait à plusieurs reprises, notamment dans les magnifiques Le Filmeur (2005) et Irène (2009). C’est de nouveau le cas avec ce film au titre splendide, Être vivant et le savoir, auquel est associée la très regrettée Emmanuèle Bernheim, romancière, essayiste et scénariste disparue en mai 2017 mais dont la présentation du film permet qu’on en parle au présent.
Emmanuèle Bernheim et Alain Cavalier sont liés par trente ans d’amitié. Ils décident de tourner ensemble un film d’après le livre autobiographique de la romancière : Tout s’est bien passé (Ed. Gallimard, Folio). Elle y raconte comment son père, âgé de 88 ans, lui a demandé de l’aider à « en finir », après un accident cardio-vasculaire qui l’a laissé très diminué. Cavalier propose à Emmanuèle de tenir son propre rôle tandis que lui serait son père.
Mais un matin de l’hiver 2016, Emmanuèle téléphone à Alain : il faudra retarder le tournage jusqu’au printemps, elle est opérée d’urgence… Il n’y aura pas de tournage, on connaît la fin.
Sauf que non : Alain Cavalier refuse le mot fin. Pour lutter contre son chagrin, pour qu’Emmanuèle Bernheim reste vivante, le filmeur a travaillé les images de son journal vidéo, tenu régulièrement et témoin de leur entente, en les enrichissant de séquences nouvelles.
Sans jamais être intrusif ou voyeur, il le raconte à sa manière habituelle, dans un journal intime et poétique qui utilise les natures mortes pour célébrer la vie et se passionne pour une somme de petits détails (un Christ crucifié, des courges…) façon inventaire à la Prévert comme autant de pièces d’un puzzle qui, une fois la dernière posée, vous submerge d’une émotion inouïe. Un chef-d’œuvre de pudeur. C’est bouleversant et c’est une expérience de cinéma à nulle autre pareille.

Sources : utopia.fr, Telerama.fr, franceculture.fr

Regarder la
bande-annonce

Soirée spéciale
Invité – Débat

En présence d’Alain cavalier

 

De son vrai nom Alain Fraissé, Alain Cavalier est né en 1931 à Vendôme dans le Loir-et-Cher. Il laisse de côté ses études d’histoire pour entrer à l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques) et débute dans le cinéma comme assistant de Louis Malle en 1957. Il réalise son premier court métrage en 1958 avant se lancer dans deux longs métrages traitant de politique, Le Combat dans l’île et L’Insoumis, qui ne trouvent pas leur public. C’est en 1967 qu’Alain Cavalier se fait connaître avec Mise à sac et La Chamade (avec Deneuve et Piccoli). Il décide alors d’arrêter la mise en scène, se contentant d’écrire des scénarios.
Après huit années de silence, il revient avec un style cinématographique plus personnel, en réduisant l’équipe technique et en engageant des acteurs peu ou pas connus. Son film Un étrange voyage reçoit le prix Louis Delluc 1981 mais c’est avec le film Thérèse en 1986 qu’Alain Cavalier connaît la consécration au Festival de Cannes où il reçoit le prix du jury, avant d’être ovationné aux Césars en 1987 avec six récompenses dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario.
Chez Cavalier, la frontière entre fiction et réalité est toujours ténue. Il abandonne la caméra pellicule pour la caméra DVD 24, pour la liberté et l’économie de moyens et Il poursuit sa quête de l’épure à travers des films documentaires, des portraits d’amis dans Vies (2000) et un montage de dix ans de vidéos tournées avec sa caméra dans Le filmeur (2005). Il dresse le portrait intime de son ancienne épouse, décédée en 1972, dans Irène, sélection Un Certain Regard à Cannes en 2009.
En 2011, son film Pater avec Vincent Lindon est présenté hors compétition au festival de Cannes où il est acclamé. La même année, il reçoit le Grand Prix de la SACD.

Avec la projection de Être vivant et le savoir, nous aurons le plaisir de recevoir Alain Cavalier pour la troisième fois à Chalon- sur- Saône puisqu’il nous a déjà honoré de sa présence en octobre 2009 pour Vies et Irène et en octobre 2011 pour Pater.

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La soirée en
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