Résumé : Au début des années 1980, la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne est à son comble. Tommaso Buscetta, membre de Cosa Nostra, fuit son pays pour se cacher au Brésil. Pendant ce temps, en Italie, les règlements de comptes s'enchaînent, et les proches de Buscetta sont assassinés les uns après les autres. Arrêté par la police brésilienne puis extradé, Buscetta, prend une décision qui va changer l'histoire de la mafia : rencontrer le juge Falcone et trahir le serment fait à Cosa Nostra.
Pays : Italie
Année : 2019
Durée : 2h32
Version : VOST
Titre original : Il traditore
Date de sortie en France : 6 novembre 2019
Réalisateur : Marco Bellocchio
Scénario : Marco Bellocchio, Valia Santella, Ludovica Rampoldi, Francesco Piccolo, Francesco La Licata
Image : Vladan Radovic
Musique : Nicola Piovani
Avec : Pierfrancesco Favino, Luigi Lo Cascio, Fausto Russo Alesi...
Fiche
bobine
Depuis quelques années, le cinéaste italien Marco Bellochio parcourt l’histoire de son pays d’un regard pénétrant et intransigeant. Avec Le traître, il aborde les années des grands procès contre la mafia initiés dans les années 80 par le juge Giovanni Falcone, auquel le film est dédié.
La guerre entre les deux clans rivaux de la mafia sicilienne bat son plein. D’un côté la vieille garde représentée par Tommaso Busceta, de l’autre, le clan de Corleone attiré par les revenus générés par le trafic de drogue, et dirigé par le sanguinaire Toto Riina. Après l’assassinat de nombreux proches, Tommaso Busceta choisit de s’exiler au Brésil où il vit confortablement pendant quelques années, jusqu’à son arrestation et son extradition.
De retour en Italie, il décide de collaborer avec le juge Falcone et dénoncer ses adversaires au sein de la mafia. Mais il se défend d’être un traitre : il estime qu’il faut en finir avec une organisation qui a trahi son code d’honneur.
Sans prendre la peine de nous rappeler que le film s’inspire de faits réels, Marco Bellochio nous retrace l’un des épisodes les plus importants de la lutte contre le crime organisé en Italie. Avec ironie, il nous rappelle que cette lutte est sans fin car, comme le dit le personnage de Busceta : «Cosa Nostra a tout son temps…»
Marco Bellochio ne cherche pas à faire un nouveau film sur la mafia, et même si les scènes spectaculaires de meurtres et de drames ne peuvent être évitées, la violence est toutefois tenue à distance. Au contraire on s’approche au plus près des corps, de l’émotion des visages ou de l’intensité des regards échangés ou perdus. Les paroles sont aussi importantes que les regards, parole donnée, trahie ou tue, que le procès pousse à libérer.
L’imbrication entre le factuel et le fictionnel fonctionne avec une grande efficacité et la direction d’acteurs fait vivre des personnages dans de véritables créations, sans se soucier de la ressemblance.
Sources: Avoir-Alire.com. Libération mai 2019. Les inrockuptibles mai 2019