ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Little Joe

lundi 16 décembre 2019

19:00 et 21:00

Résumé : Alice, mère célibataire, est une phytogénéticienne chevronnée qui travaille pour une société spécialisée dans le développement de nouvelles espèces de plantes. Elle a conçu une fleur très particulière, rouge vermillon, remarquable tant pour sa beauté que pour son intérêt thérapeutique. En effet, si on la conserve à la bonne température, si on la nourrit correctement et si on lui parle régulièrement, la plante rend son propriétaire heureux. Alice va enfreindre le règlement intérieur de sa société en offrant une de ces fleurs à son fils adolescent, Joe.

Pays : Autriche

Année : 2019

Durée : 1h45

Version : VOST

Date de sortie en France : 13 novembre 2019

Réalisateur : Jessica Hausner

Scénario : Jessica Hausner, Géraldine Bajard,

Image : Martin Gschlacht

Avec : Emily Beecham, Ben Whishaw, Kerry Fox ...

Prix / distinctions : Prix d’interprétation pour Emily Beecham, Cannes 2019.


Fiche
bobine

Little Joe, cinquième long métrage de la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner, nous fait entrer dans le monde des plantes génétiquement modifiées et de leurs rapports avec les humains qui les trafiquent.
Alice, mère célibataire d’un petit garçon prénommé Joe, exerce le métier de phytogénéticienne au laboratoire Planthouse. Elle vient de créer une fleur rouge vermillon à poils longs, dont le pouvoir est de rendre heureux ceux qui l’approchent et en prennent soin, mais aussi de les contraindre, par son parfum envoûtant et son pollen, à favoriser sa prolifération. Elle la nomme « Little Joe » et en offre une à son fils, au mépris des règles déontologiques.
Très vite, cette magnifique fleur va se révéler une redoutable prédatrice, en prenant possession de la volonté de ceux qui l’inhalent intentionnellement ou accidentellement. Chaque être humain contaminé va faire régner au laboratoire la loi du bonheur, même si pour cela, il faut utiliser la violence … seule Alice semble immunisée …
Little Joe, dans son univers sous bulle, instille à petites doses, un malaise, une inquiétude, en faisant des décors et des couleurs tendres ou vives, les pièces maitresses d’une allégorie très soignée. Cet assemblage maniériste cache en son sein l’étude captivante d’un lien maternel qui se défait, d’une mère étouffante, rongée par la culpabilité de trop travailler, recroquevillée sur elle-même et insensible aux sollicitations des désordres de la vie.
Mais comme dans tout film au bord du fantastique, sommes-nous réellement en présence d’une fleur vénéneuse, ou s’agit-il des
divagations d’une mère en proie à la paranoïa ? S’alarme-t-elle à juste titre de ne plus reconnaître son fils, ou pire encore, qu’il ne la reconnaisse pas ? …
De son univers aseptisé tout en rouge et vert, Little Joe nous envoie une jolie petite carte postale de notre monde contemporain, notamment marqué par l’aliénation grandissante des esprits et des comportements, la stérilisation des sentiments et le conformisme des désirs.

 

Sources : Télérama et Le monde 20 /11. Les Cahiers du cinéma, novembre 2019

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