ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Ne croyez surtout pas que je hurle

jeudi 9 janvier 2020

19:30

Invité / Débat

En présence du réalisateur Frank Beauvais

Résumé : Janvier 2016. L'histoire amoureuse qui m'avait amené dans le village d'Alsace où je vis est terminée depuis six mois. A 45 ans, je me retrouve désormais seul, sans voiture, sans emploi ni réelle perspective d'avenir, en plein cœur d'une nature luxuriante dont la proximité ne suffit pas à apaiser le désarroi profond dans lequel je suis plongé. La France, encore sous le choc des attentats de novembre, est en état d'urgence. Je me sens impuissant, j'étouffe d'une rage contenue. Perdu, je visionne quatre à cinq films par jour. Je décide de restituer ce marasme, non pas en prenant la caméra mais en utilisant des plans issus du flot de films que je regarde.

Pays : France

Année : 2019

Durée : 1h15

Date de sortie en France : 25 octobre 2019

Réalisateur : Frank Beauvais

Scénario : Frank Beauvais

Image : Thomas Marchand


Fiche
bobine

Le found footage (en français : « enregistrement trouvé ») consiste à sélectionner des plans de films divers et variés pour en faire un autre film. Ce procédé a été utilisé notamment par le cinéma expérimental et aussi pour réaliser de vrais-
faux documentaires.

Mais là, le procédé ne sert ni à construire un film expérimental, ni à illustrer un documentaire, il permet d’écrire une sorte de journal intime dans lequel l’auteur traduit ses états d’âme, ses pensées, ses troubles et ses réactions sur l’état du monde.
Ce qui fait la force de la démarche, c’est le choix des images. Superbe montage de Thomas Marchand à partir de plans, souvent très courts, qui naviguent entre ce qui aurait pu être une illustration littérale et un contre-pied du propos. De ce  fait, avec ces images qui évoquent plus qu’elles n’illustrent, nous restons fasciné de bout en bout ! Il y a vraiment comme un attrait irrésistible, une séduction qui ne cesse qu’avec le dernier plan dans lequel nous prenons de la hauteur certes, mais dans lequel le regard cherche tout à coup à quoi se raccrocher…
Ce qui fait la force de la démarche, c’est la qualité du texte. Il est prononcé à la première personne par une voix neutre et posée. Cette voix révèle sans détours l’intimité du personnage, ses questionnements et ses convictions :
« Quelles conséquences auront les inconséquences de chacun ? », « Voit-on se dresser une barricade illusoire devant les violences du monde ? » « L’humanité n’a plus d’humain que le nom », « Seuls restent les amis indéfectibles. »…
Doutez-vous qu’un film puisse se réaliser sans utiliser de caméra ? qu’un cri soit lancé d’une voix calme ? qu’une musicalité sorte d’un film sans bande musicale ? qu’on puisse parler intimement de soi avec les images des autres ? Venez voir Ne croyez surtout pas que je hurle, vous ne douterez plus.

 

Texte : Jean-Luc – La bobine – 17 octobre 2019

Regarder la
bande-annonce

Soirée spéciale
Invité – Débat

Frank Beauvais

Filmographie

  • Courts métrages réalisés :
    2005 : À genoux
    2006 : Le soleil et la mort voyagent ensemble
    2006 : Vosges
    2007 : Compilation : 12 instants d’amour non partagé
    2008 : Je flotterai sans envie
    2009 : La guitare de diamants
    2010 : Un 45 tours de Cheveu (ceci n’est pas un disque)
    2015 : Un éléphant me regarde

 

  • Acteur :
    1987 : Travelling avant, de Jean-Charles Tacchella
    2007 : La mort n’entend pas sonner les cloches, de Benjamin Mirguet
    2010 : Un poison violent, de Katell Quillevéré
    2013 : Suzanne, de Katell Quillevéré
    2007 : Un nouveau contrat, de Christophe Leraie
    2008 : Les paradis perdus, d’Hélier Cisterne

 

  • Consultant musical sur des courts métrages :
    2005 : Les voiliers du Luxembourg, de Nicolas Engel
    2007 : Capitaine Achab, de Philippe Ramos

 

  • Consultant musical sur des longs métrages :
    2005 : Odete, de João Pedro Rodrigues
    2006 : 7 ans, de Jean-Pascal Hattu
    2008 : Home, d’Ursula Meier
    2008 : Story of Jen, de François Rotger
    2009 : Au voleur, de Sarah Leonor
    2010 : Un poison violent, de Katell Quillevéré
    2011 : La Permission de minuit, de Delphine Gleize
    2011 : La Fin du silence, de Roland Edzard
    2012 : L’Enfant d’en haut, d’Ursula Meier
    2013 : Suzanne, de Katell Quillevéré
    2013 : Vandal, d’Hélier Cisterne

 

  • Frank Beauvais a été par ailleurs sélectionneur au festival Entrevues de Belfort de 1999 à 2002. Ne croyez surtout pas que je hurle est son premier long métrage.