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Résumé : Un chef de gang en quête de rédemption et une prostituée prête à tout pour recouvrer sa liberté se retrouvent au cœur d’une chasse à l’homme. Ensemble, ils décident de jouer une dernière fois avec leur destin.
Pays : Chine
Année : 2019
Durée : 1h53
Version : VOST
Titre original : Nan Fang Che Zhan De Ju Hui
Date de sortie en France : 25 décembre 2019
Réalisateur : Yi'nan Diao
Scénario : Yi'nan Diao
Image : Jingsong Dong
Avec : Ge Hu, Lun-Mei Kwei, Fan Liao |
Fiche
bobine
L’histoire débute dans la lumière laiteuse et jaunâtre d’un quartier sans lune. Sous une pluie torrentielle, un homme aux abois attend, à deux pas d’une gare. A l’abri d’un pilier, il guette les mouvements de la nuit, espère sa femme qui ne viendra pas. L’inconnue qui s’approche de lui est plus sophistiquée, plus assurée que son épouse. Elle a cette beauté immédiate et distante de celles qui savent se faire désirer. La blasée, l’impavide Liu Aiai, malgré ses airs juvéniles, a déjà trop vécu. A sa manière d’allumer une cigarette, on sait qu’avec elle on pourrait s’embraser. Quand elle interpelle le fugitif par son nom, Zhou Zenong, ce dernier sait qu’il n’aura d’autre choix que de lui faire confiance. Elle sera désormais le seul lien avec son entourage, son seul espoir pour réussir l’unique plan auquel il se raccroche et qui doit assurer sa rédemption.
Comme dans son précédent film Black Coal, Diao Yinan nous offre avec Le lac aux oies sauvages du très beau cinéma de genre, très composé, magistralement filmé. A la façon du théâtre, on pourrait parler de cinéma d’ombres, tout autant que de film noir, tant le cinéaste joue avec les contrastes, les reflets qui se font et se défont, la luminescence des objets que sublime la nuit oppressante.
L’action se situe dans la tentaculaire Wuhan, « la ville aux mille lacs », où la culture portuaire, conjuguée à l’industrialisation et à la civilisation urbaine, a donné des paysages d’une incroyable variété, très éloignés de la sérénité que suggère le titre. Dans l’univers onirique de Diao Yinan, aucune oie (surtout
pas blanche) ne traîne et tout n’est parfois que sauvagerie.
Le lac aux oies sauvages est un polar décoiffant et formellement magnifique, à l’ambiance très poisseuse, qui laisse derrière lui une impression lumineuse persistante malgré la noirceur d’un univers sans lendemain.
Sources : Les Cahiers du cinéma – décembre 2019. Télérama 18 décembre 2019.