L’Orphelinat
lundi 17 février 2020
19:00 et 21:00
Résumé : Kaboul, fin des années 80. Le jeune et débrouillard Qodrat gagne sa vie en revendant des tickets pour aller voir ses films Bollywoodiens préférés. Rattrapé par la police, il se retrouve à l’Orphelinat où il s’imagine héros de Bollywood, combattant aux côtés de ses nouveaux amis l’invasion rebelle les menaçant.
Pays : Afghanistan
Année : 2019
Durée : 1h30
Titre original : Parwareshghah
Date de sortie en France : 27 novembre 2019
Réalisateur : Shahrbanoo Sadat
Scénario : Shahrbanoo Sadat
Image : Virginie Surdej
Avec : Anwar Hashimi, Sediqa, Arthur Köstler |...
Fiche
bobine
En 1989, Qodrat vit seul dans les rues de Kaboul. Il paraît s’accommoder sans trop de mal d’un quotidien fait d’expédients : il dort dans une voiture abandonnée, vend des porte–clés et des places de cinéma pour des films de Bollywood qu’il adore comme la plupart des spectateurs afghans. Mais un acheteur se plaint auprès de la police du prix « prohibitif » de ses billets écoulés au marché noir. Arrêté par les agents, l’adolescent est emmené dans un orphelinat, plutôt une maison de redressement, avec quatre autres garçons. Tout comme la rue ne semblait pas poser de difficultés à Qodrat, sa nouvelle résidence n’empêche pas ses rêveries, son besoin de vivre dans l’univers des films bollywoodiens dont il se voit invariablement le héros…
L’Orphelinat surprend par sa manière insolite de combiner des genres a priori antinomiques. L’opus allie cinéma semi – documentaire filmé dans un style naturaliste, privilégiant les plans-séquences caméra à l’épaule et les incursions délirantes dans les mélos de Bollywood. Shahrbanoo Sadat nous montre qu’elle a bien digéré les codes visuels de ce genre très populaire en Inde. Les zooms, les mouvements de caméra acrobatiques et le montage clip orchestrent des chorégraphies exubérantes sur un fond musical peuplé de chansons d’amour. Cette dimension kitsch est utilisée pour casser la réalité pesante décrite par le film. En effet, L’Orphelinat évoque la période qui a précédé la prise du pouvoir par les Talibans. Le temps où le dictateur Najibullah, aidé du « Grand Frère » soviétique, voulait faire de l’Afghanistan une république socialiste et même laïque … Le film séduit et intéresse en mettant en scène des personnages ballottés par le cours de la Grande Histoire. Une œuvre originale qui mérite d’être découverte.
Sources: La Croix et Le Monde, 27 novembre 2019.