ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

La Communion

jeudi 9 avril 2020

19:00

Résumé : Daniel, 20 ans, se découvre une vocation spirituelle dans un centre de détention pour la jeunesse mais le crime qu'il a commis l'empêche d'accéder aux études de séminariste. Envoyé dans une petite ville pour travailler dans un atelier de menuiserie, il se fait passer pour un prêtre et prend la tête de la paroisse. L'arrivée du jeune et charismatique prédicateur bouscule alors cette petite communauté conservatrice.

Pays : Pologne

Année : 2020

Durée : 1h55

Titre original : Boze Cialo

Date de sortie en France : 4 mars 2020

Réalisateur : Jan Komasa

Scénario : Mateusz Pacewicz

Image : Piotr Sobocinski Jr.

Musique : Evgueni Galperine, Sacha Galperine

Avec : Bartosz Bielenia, Aleksandra Konieczna, Eliza Rycembel ...


Fiche
bobine

Daniel a une vingtaine d’années mais déjà une vie cabossée. Il a commis un délit inavouable qui l’a conduit dans un centre éducatif. C’est là qu’il se découvre une vocation : il veut entrer dans les ordres mais son passé lui interdit l’accès à un séminaire. Libéré sans condition de son centre, un concours de circonstances le pousse à être prêtre dans un village…
Un carton préliminaire annonce que le film est basé sur des faits réels, une information qui a bien peu d’importance dans la mesure où ce genre de démarche ne garantit pas pour autant un bon film.
En fait l’intrigue se construit autour d’un personnage qui usurpe la fonction sacerdotale. Quand on sait que la Pologne est un pays catholique qui connaît fréquemment cette dérive, cela peut devenir un sujet d’autant plus intéressant que le cinéma l’a rarement abordé.
Mais ce seul sujet rendrait le film bien trop simpliste, aussi Jan Komana ajoute-t-il une sombre histoire d’accident qui meurtrit les villageois au plus profond d’eux-mêmes.
Le jeune réalisateur charge-t-il trop la barque ?
Et bien non ! Car il s’en tient à une écriture rigoureuse, assez rigoureuse pour permettre un mélange des genres : on sourit (un peu), on s’émeut (pas mal) et on palpite (beaucoup). Il soigne tout particulièrement l’image et l’emploi de la lumière et s’appuie sur le choix de couleurs pour révéler l’intériorité des personnages.
C’est un film fort qui certes aborde la question de la foi, cette foi qui s’ancre au fond de l’être humain et non celle collée sur l’individu par les dogmes religieux . Mais, au-delà de cette question, il sonde d’autres interrogations : peut-on échapper au poids du passé ? Que devient le vivre ensemble dans l’épreuve ? L’usurpation conduit-elle à l’abus de confiance ? Les apparences sont-elles toujours trompeuses ? … enfin plein de choses ambiguës quoi !

 

 

Texte : Jean-Luc – La bobine – 04 décembre 2019

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